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Allemagne-Algérie : Les Fennecs se forcent à y croire

Nabil Bentaleb et Vahid Halilhodzicr

Nabil Bentaleb et Vahid Halilhodzicr - -

Pour le premier huitième de finale de Coupe du monde de son histoire, l’Algérie fait face à un énorme défi contre l’Allemagne, ce lundi à Porto Alegre (22h). Sans vraiment croire à l’exploit, du moins en apparence.

Sur le papier, il n’y a pas photo. Avec quatre participations et une première qualification pour les huitièmes de finale cette année, l’Algérie ne pèse pas lourd face aux 18 présences et trois titres mondiaux (1954, 1974, 1990) de l’Allemagne. « C’est une des deux-trois meilleures équipes du monde, estime Islam Slimani, buteur de la qualification contre la Russie (1-1). L’Allemagne arrive toujours dans le dernier carré, ça va donc être très difficile pour nous. » Mais après avoir atteint son objectif en terminant deuxièmes d’un groupe homogène, devant la Russie et la Corée du Sud, les Algériens peuvent se permettre de rêver sans stress. « C’est du bonus », assume Nabil Bentaleb, le milieu de terrain de Tottenham.

« Maintenant, on a le droit de perdre, confirme son sélectionneur Vahid Halilhodzic. Mais en 1982, une équipe algérienne a déjà battu une grande équipe d’Allemagne, alors pourquoi pas nous ? » Une référence au Mondial espagnol, durant laquelle la bande à Rabah Madjer avait créé la sensation contre la RFA (2-1), avant d’être victimes d’un arrangement entre Autrichiens et Allemands lors du fameux « match de la honte ». Une source de motivation supplémentaire pour les Fennecs de 2014 ? « Sincèrement, ça n’a strictement rien à voir parce que c’était une autre époque, assure le défenseur Djamel Mesbah. C’est il y a 32 ans et c’était un match de poule en plus. C’est une autre histoire, une autre génération. Je n’aime pas comparer. Certes, à l’époque, ils avaient créé un exploit en battant cette équipe d’Allemagne mais ce sera un autre match et il n’y a aucun esprit de revanche. »

Yebdah : « Normalement, on doit perdre »

Pour bousculer la Mannschaft et sa pléiade de grands joueurs, le Petit Poucet algérien compte surtout puiser dans les qualités qu’elle a affichées lors de ses trois premiers matches. « De la solidarité et de la générosité, explique le milieu de terrain Hassan Yebdah. Je pense qu’il y a ce mix entre les anciens et les jeunes fougueux. Si on arrive à passer ce tour, c’est vraiment qu’on aura fait le match parfait. Ce sera le plus grand exploit que l’Algérie n’ait jamais réalisé jusqu’à aujourd’hui. Après, si on ne réalise pas le match parfait, on peut prendre trois ou quatre buts, donc on y croit sans y croire. C’est l’Allemagne, donc normalement, on doit perdre. »

Les Algériens partiraient-ils battus d’avance ? « On ne se sous-estime pas, mais c’est une grande équipe en face, répond Essaïd Belkalem. Dans la tête, on est perdants, mais on va tout faire pour réaliser un autre exploit. » Conscients de leurs capacités mais aussi de leurs limites, les Algériens préfèrent donc jouer la carte de la modestie. « Si on perd, on va les féliciter parce qu’ils sont meilleurs, assure Halilhodzic. Et si on gagne, tout le monde va apprécier un peu plus cette équipe d’Algérie. » Et se mettre à la craindre, aussi.

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A.D. avec F. Ge.