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Alou Diarra, le persévérant

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Des HLM d’Aulnay-sous-Bois à l’équipe de France, Alou Diarra a pris seul son destin en main. Modèle pour son entourage, il ne voulait à aucun prix manquer la première Coupe du monde sur le sol africain.

En dehors des terrains, Alou Diarra recherche avant tout la tranquillité. Dès que possible, il revient se ressourcer dans l’appartement familial d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. « C’est quelqu’un de très posé, glisse son petit frère Zanké. Il aime bien quand toute la famille est rassemblée. On ne se voit pas beaucoup toute l’année. Donc quand il revient chez mes parents, il apprécie les moments qu’on passe ensemble. On se rappelle les bons souvenirs. » Au milieu de ses trois frères et de sa sœur, c’est ici que le capitaine des Girondins de Bordeaux a passé son enfance. Dans la cité des 3000, au pied des barres de béton.

Après avoir fait ses premiers dribles sous le maillot du CSL Aulnay, il a pris son destin en main. Avec une abnégation incroyable. « A l’époque, c’était moins facile de faire des tests dans les centres de formations, raconte Zanké, lui-même footballeur professionnel avec la réserve du PSG. Il passait des après-midi entières à écrire et à téléphoner aux clubs en espérant décrocher un essai. Il a reçu pas mal de refus. Il a trimé. Mais il était très motivé pour réussir. »

A force de persévérance, celui qui rêve alors du Milan AC, finit par se faire ouvrir les portes du Mans, puis de Louhans-Cuiseaux. Les qualités du solide milieu de terrain tapent dans l’œil des dirigeants bourguignons. Alou intègre enfin un centre de formation à l’âge de 17 ans. « Mes parents l’ont toujours soutenu dans sa démarche mais en lui rappelant de ne jamais oublier l’école », précise Zanké. C’est donc un bac STT en poche, qu’Alou entame sa carrière.

« Il s’est vraiment épanoui à Lens »

Après des expériences infructueuses en équipe réserve du Bayern Munich, puis à Liverpool, il revient en France. Au Havre, puis à Bastia. Avant d’exploser sous les couleurs du RC Lens. « Pour moi, c’est là-bas qu’il s’est vraiment épanoui », estime Zanké. Au point d’intégrer l’équipe de France et de rentrer en finale de la Coupe du monde 2006 en remplacement de Patrick Vieira, blessé. « Toute la famille était rassemblée pour suivre le match, se souvient Zanké. Je devais trembler plus que lui sur le terrain. Mes parents étaient super fiers. Quand il est rentré, on voulait la victoire à tout prix ! Quand ils ont perdu, on aurait dit qu’il y avait un deuil à la maison. Plus personne ne parlait. »

Depuis cet épisode douloureux, Alou a fait du chemin. Dans quelques semaines, il s’apprête à participer à son deuxième Mondial. Un événement qui lui tient particulièrement à cœur. « Comme c’est la première en Afrique, il voulait absolument la faire, confirme son frère. C’est une grande fierté pour lui. »
Né de parents maliens, Alou conserve des liens très forts avec son pays d’origine. Il rend régulièrement visite à ses nombreux cousins. Au Mali, il fait l’admiration de ses proches. « Tout le monde essaye de suivre son exemple, affirme Zanké. Parce qu’il a galéré pour en arriver là. En plus, il a les pieds sur terre. Il sait d’où il vient. Il n’a oublié personne. » Et personne n’oubliera de brancher sa télévision à partir du 11 juin, pour suivre les exploits d’Alou sur le continent de ses ancêtres.

Chaque jour, Rmcsport vous présentera un Bleu vu par un proche. L’occasion de passer de l’autre côté du miroir et de découvrir la face caché de vos joueurs préférés. Vendredi : André-Pierre Gignac.

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CV

Alou Diarra

Né le 15 juillet 1981 à Villepinte (Seine-Saint-Denis)

Milieu défensif

1, 90 m – 79 kg           

Clubs successifs : Louhans-Cuiseaux (1999-2000), Bayern Munich (2000-2002), Le Havre (2002- 2003), Bastia (2003-2004), Lens (2004-2006), Lyon (2006-2007)

A Bordeaux depuis 2007

Palmarès : Champion de France en 2007, 2009, vainqueur de la Coupe de la Ligue en 2009, vainqueur du Trophée des champions en 2008, 2009.

Alexandre Jaquin