Bini : « On a mis un gros cœur sur ce maillot »

Bruno Bini est fier du parcours de ses filles à la Coupe du monde. - -
Avez-vous été surpris de l’accueil du public à votre retour ?
On n’avait pas trop mesuré l’impact depuis là-bas. Quand on allait sur internet ou qu’on avait des gens au téléphone, on se rendait compte que c’était quelque chose d’impressionnant. Mais là, on l’a vraiment vu. En descendant les Champs-Elysées, je croyais qu’il y avait un bon film au cinéma et que les gens faisaient la queue pour aller le voir, mais ils étaient là pour les joueuses. C’est très sympa.
Votre rôle durant la saison est-il le même que celui de Laurent Blanc ?
Ce n’est pas pareil. Les matches ne sont pas diffusés à la télé donc je suis obligé de me déplacer. Tous les week-ends, je vois entre un et deux matches de D1. Je me déplace aussi la semaine pour voir les filles en situation d’entraînement dans les clubs. Mes adjoints peuvent aussi y aller de temps en temps. Grosso modo, ça donne entre 45 et 50 matches observés par saison. Mon métier est ma passion donc je ne me plaindrai jamais.
Enviez-vous parfois l’argent du football masculin ?
Gagner plus d’argent n’a jamais fait courir plus vite. Et si on a réussi, c’est aussi parce que l’équipe de France A des garçons fait rentrer de l’argent à la FFF. Ça nous permet d’avoir des bonnes conditions d’entraînement, d’hébergement et de travail. Et puis je n’ai jamais rien bâti en opposition aux autres. On fait notre chemin, on construit notre propre histoire et il faut respecter ça. On a eu du soutien car je crois qu’on a donné du bonheur aux gens. Peut-être aussi qu’on est arrivés à un bon moment, où il n’y avait pas de championnats de garçons. Les gens ont vu 21 filles se défoncer sur le terrain pour le maillot, ne jamais renoncer.
Que garderez-vous de cette Coupe du monde ?
C’était une période de tous les dangers car si ça n’avait pas fonctionné, on aurait encore perdu dix ans. Les gens auraient dit : « Ouais, ben c’est ça le foot féminin ». La magie a fonctionné, on a fait un gros truc et même si on n’a pas pu mettre d’étoile sur le maillot, on y a mis beaucoup de respect et un gros cœur.