
Brésil-Chili : pourquoi la Seleçao doit s’inquiéter

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L’heure de la revanche a sonné. En 2010, le Brésil éliminait sans trembler le Chili en huitième de finale du Mondial sud-africain (3-0). Quatre ans plus tard, les deux formations se retrouvent au même stade de la même compétition. Au Brésil, cette fois. Mais avec un Chili qui paraît mieux armé pour renverser la glorieuse Seleçao. Retour, ligne par ligne, sur les points de comparaison entre deux formations qui pourraient bien nous offrir un match de légende.
Gardien : avantage Chili
On a beau respecter Julio Cesar, il n’y a pas photo. Auteur d’un excellent premier tour, notamment contre l’Espagne (2-0), Claudio Bravo a multiplié les parades de qualité dans le but chilien. A 31 ans, l’un des futurs gardiens du Barça la saison prochaine traîne une confiance en lui au zénith. S’il commence à prendre feu avec quelques arrêts, Neymar et ses partenaires offensifs pourraient avoir beaucoup de mal à trouver la faille.
Défense : avantage Brésil
Le seul secteur où le Brésil semble posséder une véritable longueur d’avance. Avec une ligne Alves-Luiz-Silva-Marcelo, la Seleçao impressionne derrière et a fait de sa défense son point fort dans une sorte de pied de nez à l’histoire. Mais la propension des latéraux à trop délaisser les tâches défensives et l’impression d’une sérénité en berne du côté de la doublette centrale David Luiz-Thiago Silva matérialisent les difficultés brésiliennes dans ce secteur depuis le début du Mondial.
Avec son attaque de feu, le Chili pourrait en profiter. Et l’arrière-garde de la Roja, dans tout ça ? A 3 ou à 4 (voire à 5 selon les situations), dans un système mis en place par Jorge Sampaoli dans le souvenir de l’héritage de Marcelo Bielsa, elle possède cette capacité rare de pouvoir s’adapter à l’adversaire, comme on l’a vu contre l’Espagne, où le sélectionneur chilien a opté pour un schéma proche de celui utilisé par les Pays-Bas afin de faire exploser les champions du monde en titre. Face à une attaque brésilienne souvent transformée en one-man-show avec Neymar, cela pourrait suffire.
Milieu de terrain : avantage Chili
Pressing intense, capacité à vite exploser en verticalité, efforts permanents, technique efficace : le jeu du Chili possède l’ADN de Bielsa. Un système à trois ou quatre, et souvent avec un joueur qui fait la liaison avec l’attaque, qui pourrait mettre au supplice un milieu de terrain brésilien pour l’instant pas assez joueur et trop peu influent. Oscar déçoit à la création. Paulinho et Luiz Gustavo ratissent mais n’apportent pas beaucoup plus. En face, Diaz et Aranguiz ne lâchent rien. Sans oublier Arturo Vidal.
Infatigable poumon, le Turinois harcèle les relances adversaires, empêche les actions de se développer et porte le danger vers l’avant. Très précieux. Indispensable, même. Sa titularisation entre le milieu et l’attaque obligerait à se passer de Jorge Valdivia, véritable n°10 capable d’affoler les défenses adverses. Qui pourrait ainsi faire très mal en rentrant si nécessaire. A moins que Sampaoli ose les deux ensemble dès le départ pour déstabiliser le Brésil.
Attaque : égalité
Peut-être le secteur le plus difficile à départager. Côté brésilien, un soliste génial, peut-être le meilleur de cette Coupe du monde pour l’instant (on s’excuse, Robben et Müller), en la personne de Neymar. Attendu par tout un peuple, le Barcelonais ne manque pas son rendez-vous et épate la galerie avec déjà quatre buts au compteur. Le problème ? Il se trouve à ses côtés. Volontaire, Fred n’en reste pas moins un attaquant limité et non une machine à marquer. Et que ce soit avec Hulk ou Ramires, on attend encore de voir le côté offensif droit de la Seleçao apporter de belles choses.
Le Chili, lui, peut s’appuyer sur le diabolique duo Alexis Sanchez-Eduardo Vargas. Complémentaires, rapides, techniques, les deux font la paire. Leur faculté à trouver des solutions dans les diagonales pourrait bien mettre au supplice une défense brésilienne souvent déséquilibrée par les montées de ses latéraux. Et les milieux de terrain, au premier rang desquels Vidal, n’hésitent pas à mettre la main à l’attaque. Bref, pour donner une image, c’est one-man-show génial contre spectacle de troupe très réussi. Pas facile à départager.
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