
Comment concilier Coupe du monde et ramadan ?

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Le sport de haut niveau peut-il s’accommoder de longues heures de jeûne ? La question se pose à chaque période de ramadan. Et elle se pose avec plus d’acuité encore cette année puisque ce mois de recueillement, durant lequel les musulmans ne peuvent ni manger ni boire entre le lever et le coucher du soleil, tombe en pleine Coupe du monde. « C’est très difficile pour un sportif de le respecter. Ce n’est pas tant le problème de ne pas manger mais surtout celui de ne pas boire. C’est vraiment antinomique avec une performance physique de qualité », estime le Dr Jean-Pierre Paclet, ancien médecin de l'équipe de France.
Alors que le ramadan débute officiellement ce week-end, comme les huitièmes de finale du Mondial brésilien, les joueurs encore en lice peuvent toutefois bénéficier d’un report en vertu de leur statut de « voyageurs ». « C’est ce qui est conseillé par les imams pour protéger le corps de gros problèmes », raconte notre consultant et ancien international algérien Ali Benarbia.
Deschamps n'impose rien
Bacary Sagna, qui fait partie des cinq Bleus concernés, a ainsi fait le choix du report. « En tant que musulman, je sais qu'il y a certaines lois, entre guillemets, qui nous permettent de l'éviter, explique le défenseur d’Arsenal. Personnellement, je ne vais pas le faire. Après, chacun est libre de faire ce qu'il veut. Il faut juste faire attention à ne pas avoir de carences parce que cela ne pardonne pas. »
Si le sélectionneur tricolore Didier Deschamps avait déclaré après le nul contre l’Equateur (0-0) qu’il n’avait « rien à ordonner » sur le sujet, le choix de Gunner devrait prévaloir au sein du groupe tricolore. D’autant que les horaires des rencontres de la phase finale au Brésil (13 ou 17 heures) peuvent mal s’accommoder d’une mauvaise hydratation. Des joueurs de l’Algérie et du Nigéria, adversaire de l’équipe de France en 8e de finale ce lundi, devraient tout de même tenter de respecter la période officielle du ramadan. De quoi handicaper leur équipe ? « Ceux qui le feront seront habitués à le faire, que ce soit en club ou en sélection, répond Sagna. Je ne pense pas que cela change quoi que ce soit. »
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