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Comment le Brésil fait payer l’humiliation à Scolari

Oscar et Scolari après Brésil-Allemagne (1-7)

Oscar et Scolari après Brésil-Allemagne (1-7) - -

Après le désastre vécu face à l’Allemagne (1-7), Luis Felipe Scolari cristallise les critiques. Le sélectionneur de la Seleçao a même été violemment attaqué par l’agent de Neymar.

Il était surnommé « Felipão », le « Grand Felipe ». Il avait l’aura d’un sélectionneur champion du monde (2002). Il est désormais appelé « Felipinho », « le Petit Felipe ». Et attire sur sa seule personne une grande partie des lourdes critiques après l’humiliation infligée par l’Allemagne à sa Seleçao, mardi en demi-finales de la Coupe du monde (1-7). « Va en enfer », titrait le quotidien O Dia ce mercredi matin, en écho à ses propos des jours précédents, quand il tonnait : « Je vais faire à ma manière. Si tu aimes, tu aimes. Celui qui n’aime pas, qu’il aille en enfer. » Ils sont nombreux à l’y pousser au lendemain de ce désastre. Mais la palme de la cruauté revient peut-être à l’agent de Neymar, aux déclarations souvent polémiques.

Sur son compte Twitter, Wagner Ribeiro liste en quelque sorte les prérequis pour être sélectionneur du Brésil. Une terrible attaque à l’encontre de Luis Felipe Scolari : « 1 - Aller entraîner l'équipe nationale du Portugal (entre 2003 et 2008, ndlr) et ne pas gagner quoi que ce soit ; 2 - Aller entraîner Chelsea et être viré (2008-2009) ; 3 - Aller entraîner en Ouzbékistan (2009-2010) ; 4 - Revenir au Brésil, entraîner une grande équipe (Palmeiras, 2010-2012) et la rétrograder en deuxième division ; 5 - Poser sa démission 56 jours avant la fin du championnat pour échapper à la relégation ; 6 - Être un vieux connard, méchant, arrogant et ridicule. » Dur, insultant… Comme si les excuses présentées par Scolari mardi soir n’avaient eu aucun effet.

Tite pour succéder à Scolari ?

Comme si sa responsabilité, qu’il a reconnue, était trop grande pour être pardonnée. Avant le début de la Coupe du monde, la CBF (la Fédération brésilienne) voulait garder Scolari, quel que soit le parcours de la Seleçao. Impossible, désormais, d’y songer. En fin de contrat, il quittera son poste de sélectionneur samedi, après le match pour la troisième place. Et Tite, l’ancien coach des Corinthians, fait figure de favori pour lui succéder. « Quand tout se passe bien, c’est grâce au sélectionneur. Et si ça ne va pas, c’est à cause du sélectionneur », rappelle Ali Benarbia, membre de la Dream Team RMC Sport. Mais Scolari n’était pas sur le terrain mardi soir à Belo Horizonte. Et n’a pas déconstruit à lui seul l’école brésilienne. Certains joueurs auront du mal à s’en remettre. Quelques membres de la Fédération tomberont peut-être aussi. Combien de temps faudra-t-il à la Seleçao pour qu’elle renaisse de ses cendres ?

La rédaction