
Comment les Bleus de 1982 voient le France-Allemagne de 2014

Marius Trésor et Michel Hidalgo en 1982 - -
De Séville à Rio. Un parallèle de 32 ans entre une élimination extrêmement douloureuse et un espoir de qualification pour le dernier carré de la Coupe du monde au Brésil. Les Bleus de 2014, qui ne veulent surtout pas parler d’un passé qu’ils sont très peu à connaître vraiment, vont-ils réussir à atténuer les mauvais souvenirs de leurs aînés de 1982, encore meurtris par la violence d’Harald Schumacher et l’indifférence de l’arbitre néerlandais Charles Corver ? « Pour moi, c’est pratiquement 50-50 entre les deux équipes, estime Marius Trésor, buteur en prolongation lors de cette fameuse demi-finale du Mondial. Si la France joue sur ses qualités, et avec les difficultés défensives allemandes, on peut aller en demi-finales. Ce serait extraordinaire pour le foot français. »
« C’est du 50-50, assure également Bernard Lacombe, blessé avant le féroce duel de 1982. On a l’avantage d’avoir une journée de récupération en plus. L’Allemagne a également joué 120 minutes contre l’Algérie (2-1, ap) et ça va peut-être marquer les esprits. A nous d’être costauds contre eux. On n’a pas pris de but contre le Nigeria (2-0) et être bien en place défensivement est une chose importante. » Tout comme être efficace offensivement. Car cette Mannschaft va offrir des occasions aux Bleus. « L’Allemagne a montré des faiblesses, notamment en défense, note Patrick Battiston. Et avec la vivacité de certains de nos joueurs, notamment Valbuena ou Griezmann, la France peut embêter cette équipe. »
Hidalgo : « Un test pour nos jeunes »
Mais de l’autre côté du Rhin, la confiance ne s’est pas totalement envolée au fil des difficultés rencontrées en 8e de finale. « Je crois que l’Allemagne va avoir un match où elle sera plus à l’aise que contre l’Algérie, parce que l’Algérie a joué avec beaucoup d’engagement, de volonté, de force physique, prévient Uli Stielike, l’un des bourreaux de 1982. La France va jouer d’une autre manière, beaucoup plus technique, beaucoup plus tactique. Je pense que ça convient à l’Allemagne. » Et l’équipe de Joachim Löw aura l’expérience pour elle, face à des Bleus qui découvrent ce niveau. « Les Allemands sont encore parmi les favoris pour gagner la Coupe du monde, souligne Michel Hidalgo. Ça va être un test pour nos jeunes. »
Si les joueurs de Didier Deschamps parviennent à franchir cet obstacle, la victoire finale ne sera plus qu’à 180 minutes. Et les anciens y croient. « Jusqu’à présent, cette équipe qui n’était pas favorite au départ fait un très bon parcours, remarque Marius Trésor. Même les Brésiliens commencent à regretter de pouvoir retrouver les Bleus en demi-finales. C’est bon signe. » « Depuis quelques mois, cette équipe nous montre des choses très intéressantes, un état d’esprit, du cœur, de la solidarité, de l’envie, apprécie Patrick Battiston. On ne lui connaissait pas tout ça depuis quelque temps. C’est très important. Elle a la possibilité de réaliser une belle Coupe du monde en battant des adversaires valeureux. » Nigeria, Allemagne, Brésil ou Colombie. La route de la finale serait belle.