Correa : « Je ne voyais pas l’Uruguay aller aussi loin »

L’entraîneur uruguayen de l’AS Nancy avoue être surpris par le parcours de la Celeste en Afrique du Sud. Les partenaires de Diego Forlan défient le Ghana ce vendredi (20h30) pour une place en demi-finales.

Pablo, pensiez-vous voir l’Uruguay en quart de finale de cette Coupe du monde ?

Non, je ne les voyais pas aller aussi loin. Ce serait mentir. A la limite, je l’espérais… dans mes rêves. Je ne pouvais pas imaginer que ça allait se produire. Je pensais que la France irait plus loin que l’Uruguay. Mais par rapport aux Français, l’Uruguay avait plus besoin de faire un beau parcours, notamment en termes financiers. L’argent amassé lors de cette Coupe du monde va profiter au championnat uruguayen. C’est une bonne nouvelle. 

Comment appréhendez-vous ce match face au Ghana ?
Je pense que ce sera un match difficile. L’Uruguay a toujours eu des problèmes avec les équipes africaines, avec leur façon de jouer. Mais ça sera une rencontre indécise. Ça va se jouer à peu de choses. Il va y avoir une vraie opposition de style.

Comment expliquer la réussite des équipes sud-américaines dans ce Mondial ?
Il y a beaucoup de choses qui peuvent l’expliquer. L’état physique des joueurs, par exemple. Je suis surpris qu’on en parle si peu. C’est un élément qu’on ne prend pas trop en compte. Mais il faut savoir que les joueurs qui évoluent en Amérique du Sud reprennent leur championnat en mars. Ils arrivent au Mondial avec seulement quatre mois de compétition dans les jambes. Alors que les formations européennes en ont dix. Ce n’est pas la même chose. On le voit très bien avec certaines équipes. Il y a également l’altitude et la hauteur qui entrent en compte.

Les équipes sud-américaines réussissent peut-être aussi parce qu’elles fonctionnent quasiment comme des clubs, à l’inverse des sélections européennes…
Certainement. Il doit y a voir de cela. Le comportement de certaines sélections européennes a été étrange. Elles n’ont pas su créer une solidarité comme a pu le faire l’Uruguay ou l’Argentine. Les formations sud-américaines ont aussi de grandes stars mais elles ont su garder une certaine humilité. On l’a vu avec le Chili et le Paraguay également, il y a quelque chose qui se dégage de ces groupes, un véritable état d’esprit.