Coupe du monde : l’Espagne va-t-elle s’en remettre ?

Diego Costa - -
« Une humiliation mondiale ». Quelques secondes après le coup de sifflet final, le site du quotidien espagnol Marca résume parfaitement la sensation qui habite Vicente Del Bosque et ses joueurs après la correction reçue face aux Pays-Bas, ce vendredi (5-1). Pour sa première dans le costume de tenant du titre de la Coupe du monde, l’Espagne a complétement sombré, dépassée par une équipe néerlandaise qui s’attendait sans doute à une tout autre opposition. Sans imagination, « mangée » physiquement et victime des défaillances de certains cadres (Casillas, Ramos, Busquets,…), la Roja a montré un visage qu’on ne lui connaissait pas.
« C’est inexplicable, je n’ai pas les mots », souffle un Del Bosque qui refuse toutefois de « chercher des coupables ». Fautif sur deux des cinq buts des Oranje, Iker Casillas demande quant à lui « pardon », sans doute conscient qu’il n’a pas perdu qu’un match ce vendredi soir, mais peut-être aussi sa place de titulaire. « La seconde mi-temps a été une débâcle, avoue Xavi. Ça a été un mauvais match de la part de toute l’équipe. Nous nous sommes effondrés. C’est le pire début de compétition que nous pouvions imaginer. Nous allons devoir réagir et nous améliorer, parce que nous avons tout mal fait. Nous devons faire notre autocritique et réfléchir sur tout ce qui n’a pas été. »
Del Bosque : « Il n'y aura pas de révolution»
Car si l’Espagne a connu la troisième plus grosse défaite de son histoire en match officiel, elle est loin d’être morte. En 2010, déjà, les Espagnols avaient perdu le premier match face à la Suisse (1-0). Si l’impression laissée était autrement moins inquiétante, la Roja avait ensuite démontré une belle faculté à rebondir. En sera-t-il de même cette année ? « Le vestiaire a bien réagi parce que nous sommes de bons professionnels et de bons coéquipiers, rassure Del Bosque. Il n’y a pas eu de regards accusateurs. Il y a eu une discussion franche et c’est bien pour l’équipe. Il n’y aura pas de révolution. » Sergio Ramos ne veut pas non plus s’alarmer : « On doit faire notre autocritique, moi le premier. Et avoir l’humilité que nous avons toujours eue. Il ne faut pas perdre espoir. »
Quand certains voient déjà pour cette Espagne le syndrome qui avait touché l’équipe de France en 2002, une victoire face au Chili mercredi prochain au Maracaña relancerait et redonnerait confiance aux champions du monde en titre. « Doit-on miser sur le fait qu’un cycle s’arrête et que l’Espagne aura de grosses difficultés dans cette Coupe du monde ?, s’interroge Rolland Courbis, membre de la Dream Team RMC Sport. Oui, on peut le penser. Mais attendons. Une bonne droite au menton, si tu n’es pas KO… Avec les joueurs qu’ils ont, ils pourront se refaire. Ce 5-1, ça peut bouger et réveiller pas mal de choses. » La presse espagnole, à l’image de Marca qui titre ce samedi matin « Réglez-ça », croit en tout cas toujours en ses champions.