Evra, les dessous d’un brassard

Patrice Evra - -
La scène se passe il y a quelques semaines à Tignes, juste avant le premier match des Bleus face au Costa Rica. Raymond Domenech convoque Patrice Evra dans sa chambre. A ce moment-là, le latéral de Manchester United ne sait pas encore qu’il a été choisi par le sélectionneur pour devenir capitaine de l’équipe de France. Les deux hommes s’enferment. Ils ont une discussion d’hommes. Normal pour deux individualités aux tempéraments assez forts.
En substance, Raymond Domenech lui explique qu’il veut en faire un chef, un exemple pour son équipe. Il lui dit qu’il est, selon lui, la personne la plus adéquate pour remplir ce rôle de capitaine et lui tient un vrai discours de combattant. Evra apprécie et promet alors à son coach de tout faire pour être digne de sa confiance. Si, dans un premier temps, ce choix a surpris puisque Eric Abidal et surtout William Gallas, qui avait jusque là un statut de vice-capitaine derrière Thierry Henry, auraient pu prétendre au brassard, Patrice Evra s’est vite fondu dans son nouveau rôle. L’expérience de Manchester United où il a hérité en fin de saison de ce titre ô combien symbolique en Angleterre. Selon nos informations, Sir Alex Ferguson n’exclut pas d’ailleurs de ne pas lui laisser le brassard la saison prochaine ou tout au moins d’en faire son vice-capitaine lorsque Rio Ferdinand retrouvera sa place
Un leader naturel
En équipe de France, Evra a vite gagné le respect de ses partenaires. « Il y a des leaders de terrain et des leaders de vestiaire. Lui arrive à faire les deux, confirme Jérémy Toulalan. Il a un peu plus de responsabilités. Mais il le fait plutôt bien. Il est écouté. » Comme à l’issue du triste match de vendredi dernier contre la Chine où il prend la parole pour remobiliser tout le monde dans l’optique de la rencontre contre l’Uruguay. « C’est un leader naturel, explique Bakary Sagna. Il communique énormément que ce soit en club à Manchester ou en équipe de France. Il a envie de montrer l’exemple. Il le fait très bien. Il parle à tout le monde. Quand ça ne va pas, il sait le dire. Quand ça va bien, il le dit aussi. Il faut être capable de se dire les choses en face. C’est quelqu’un qui est naturel et entier. Il sait être franc dans les moments décisifs. » L’équipe de France pourrait en avoir besoin dans les prochains jours.