Evra : « Une petite nation du foot »

Capitaine des Bleus, Patrice Evra est revenu sur la défaite des Bleus face au Mexique (2-0). Il livre un terrible constat d’échec pour cette équipe de France de football.

Quel est votre sentiment ce soir après cette terrible débâcle des Bleus ?
Je me sens comme une petite nation du football. On ne voulait pas revivre ce qui nous est arrivé à l’Euro 2008. Et pourtant, c’est en train de nous arriver. Beaucoup de joueurs de cette équipe ont gagné beaucoup de trophées dans leur club. Et là, nous sommes sur le point d’être éliminés au premier tour. C’est une honte.

Où se situe le problème selon vous ?
Le problème, c’est que nous n’avons pas une grande équipe. Ça fait mal de le dire. Mais une grande équipe, elle gagne ses matchs.

Y a-t-il également un problème de stratégie voire de coaching ?
Vous n’avez pas trouvé le bon client pour parler de ça. Je ne veux pas tirer sur qui que ce soit. Si j’ai une chose à dire, je parlerai aux joueurs ou avec le staff, entre nous.

Comment rebondir face à l’Afrique du Sud ?
Il faut rester pros jusqu’au bout. On n’avait gagné aucun match à l’Euro. Ce serait bien d’en gagner au moins en Coupe du Monde. Après, les miracles…Je ne vois pas l’Uruguay et le Mexique s’entretuer lors du dernier match. Je vois bien un match nul.

Comment était l’ambiance ce soir dans le vestiaire ?
On n’a pas parlé entre nous. Ce soir, cela ne sert à rien. Ce n’est pas le moment. Cela ne changera rien. Le coach ne nous a pas parlés non plus.

C’est l’abattement qui domine...
Il y a de l’abattement, de la rage, de la honte. On ne peut pas vivre des soirées comme celle là. Je n’aurai jamais pensé depuis notre stage à Tignes que l’on se retrouve dans une telle situation et que l’on vive une soirée aussi cauchemardesque. On était vraiment sereins avant cette rencontre. Pour moi, c’est inexplicable.

Etiez-vous trop sereins alors ?
Pas du tout. L’ambiance était vraiment soudée par rapport à celle de l’Euro 2008. Il n’y avait pas de clans ou quoi que ce soit. On va rester unis. De l’intérieur, je ne sens pas que cela va lâcher entre nous.

Est-ce l’une des plus grandes désillusions de votre carrière ?
Honnêtement, ça fait mal de se retrouver comme ça. Je ne demande pas d’excuses. Mais c’est dur.

Propos recueillis par Marc Benoist à Polokwane