J. Escudé : « Les Pays-Bas ? Pas une surprise pour moi »

Julien Escudé - -
Julien Escudé, est-ce une surprise de voir les Pays-Bas en finale de la Coupe du monde ?
Pas pour moi. J’ai connu beaucoup de joueurs à l’Ajax, Nigel de Jong, Rafael van der Vaart, Wesley Sneijder, le gardien de but Stekelenburg qui a débuté avec nous… Je les ai tous plus ou moins affrontés aussi. C’est une génération qui arrive à maturité avec des joueurs expérimentés comme Van Bommel, qui a un rôle important au milieu du terrain et qui est vraiment un organisateur du jeu. Et puis il y a toute la qualité technique de cette armada du football qu’est l’Ajax, qui fait des étincelles. On voit Robben aussi, qui est en pleine forme. Ils font un bon parcours, je les trouve bien ensemble.
Comment définir leur football ?
Ce sont de très bons joueurs individuellement, mais le plus difficile est d’arriver à en faire une équipe. Pour l’instant ils arrivent à bien jouer ensemble, ils sont relativement solides défensivement même cela reste leur point faible. Offensivement, ils ont des petits gabarits, pas de grands joueurs de tête mais ils jouent sur leur vivacité, leurs enchaînements, leurs débordements avec Robben et Sneijder, qui fait de très bons matchs. A chaque début de grande compétition, je les vois aller au bout. Quand je jouais avec eux ils étaient très jeunes, ils avaient 19 ans. Ils en ont aujourd’hui 25. Ils jouent dans les plus grands clubs d’Europe, ils ont l’expérience du très haut niveau…
« Sneijder, le roi des slips ! »
Comment était le Wesley Sneijder que vous avez connu à Amsterdam ? On dit que les jeunes Néerlandais peuvent être arrogants...
Oui, je m’en suis rendu compte. Ils peuvent vite prendre la grosse tête (sourire). Sneijder, quand je l’ai vu, avait 18 ans et je m’entraînais avec lui. Il avait un bon bagage technique mais je ne sais toujours pas quel était son pied fort. Il faisait des transversales de 30-40 mètres pied droit, pied gauche, tendues, en cloche... C’était déjà du très bon niveau. Après, peut-être qu’il se précipitait dans ses choix. Il a gagné en maturité. Même s’il était l’un des joueurs qui m’avaient le plus impressionné à l’Ajax.
Que pensez-vous de Stekelenburg, le successeur encore méconnu de Van der Sar ?
Quand il a débuté avec nous, il paraissait grand, il était un peu lent sur sa ligne de but, dans le jeu aérien aussi. Je trouve qu’il a gagné en maturité, en sérénité, on sent qu’il dégage quelque chose. C’est un bosseur. Le travail paie toujours à un moment donné.
Quelques anecdotes sur vos ex-coéquipiers ?
Au niveau du look, ce sont les rois des slips ! Ils ont une marque très connue là-bas (celle de l’ancien tennisman Björn Borg, ndlr), qui fait des modèles très colorés. Sneijder, il en avait des beaux. C’était un vrai concours de « calbuts » dans le vestiaire !
De qui étiez-vous le plus proche à l’époque ?
J’étais proche de Nigel de Jong, de sa maman, on se voyait régulièrement. Van der Vaart et Sneijder étaient déjà tout le temps ensemble. Ils avaient 19 ans. Six ans après, ils sont internationaux, ils sont toujours là. Donc il y a quand même des affinités…