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Jean-Louis Valentin : « Ne pas se lancer dans une vendetta »

Jean-Louis Valentin

Jean-Louis Valentin - -

L’ex-directeur général de la Fédération française de football, qui avait annoncé dimanche sa démission avec perte et fracas lors du boycott de l’entraînement par les Bleus, plaide pour une réforme profonde et pacifique de la FFF.

Quittez-vous définitivement la FFF ?
Absolument, je confirme la décision que j’ai prise dimanche. Ce n’est pas le résultat d’un coup de tête irréfléchi. Vous pouvez parler d’un coup de sang devant le spectacle qui a heurté un certain nombre de mes valeurs, je ne vais pas dire le contraire. Mais au-delà de ça, ce qu’il faut remettre en cause, c’est un mode de fonctionnement dans lequel on a tous une part de responsabilité, un mode de fonctionnement qui a conduit au fiasco que vous connaissez. Mais il faut le faire sans chercher immédiatement à vouloir couper des têtes, à se lancer dans une vendetta. Le but, c’est d’essayer de faire évoluer le système pour que ça marche mieux. Je n’ai pas de comptes à régler, de revanche à prendre. C’est pas le sujet pour moi, j’espère ce n’est le sujet pour personne. Il faut tirer les leçons et essayer de faire en sorte que ça ne se reproduise pas.

Qu’est-ce qui a réellement motivé ce dimanche surréaliste ?
Je ne sais pas du tout ce qu’il s’est passé. En tout cas je l’ai appris à 16 heures sur le terrain d’entraînement. Je n’ai pas apprécié le principe. J’ai trouvé que ce n’était pas acceptable, et qu’il y a avait des bornes qui avaient été franchies et qui n’étaient pas admissibles.

« L’équipe de France doit être plus importante que le club pour les joueurs »

Qu’a véritablement dit Nicolas Anelka à Raymond Domenech ?
Nous les dirigeants, nous ne sommes jamais dans les vestiaires. Je ne peux pas vous dire exactement ce qu’il s’est passé. Samedi, lorsque l’affaire est sortie au grand jour, il a été décidé qu’il y aurait une sanction à l’égard de Nicolas Anelka. Et je dirais que l’ensemble du staff, dirigeants, sélectionneur et président, étaient en phase, considérant que c’était une question de principe. Cette sanction a été mise en œuvre avec un dialogue, pas brutalement. Il y a eu deux réunions, d’abord pour dire les choses en face, puis pour proposer à Nicolas Anelka de faire des excuses privées devant le groupe et publiques devant l’opinion. Nicolas Anelka, et c’est son droit le plus strict, a dit « Je ne ferai pas d’excuses publiques ». A partir de ce moment là, il a été décidé de le renvoyer en France. Tout cela n’a pas été fait dans le dos des joueurs. Pour nous, à la fin de la journée, l’affaire était close.

Laurent Blanc va devoir être très épaulé pour mener à bien sa mission dans un tel contexte…
Sur le plan technique, il a toutes les qualités et les compétences. Ce n’est pas le plan sportif qui est en cause, c’est le reste. L’équipe de France doit porter un certain nombre de valeurs et doit représenter quelque chose de plus important que le club pour les joueurs. Comment faire pour y arriver ? Ce n’est pas simple. L’équipe de France, c’est dix matches par an, c’est seulement quarante jours dans une année. Avec des rassemblements de deux, trois jours. Avec des joueurs qui arrivent de leur club, dans lesquels ils sont souvent les stars ou les vedettes. Et tout d’un coup ils doivent d’abord se fondre dans un collectif, puis porter l’espérance d’un peuple…

Laurent Blanc a-t-il signé son contrat ?
A ma connaissance, non. Mais je ne suis pas habilité à parler de ce sujet.