L’Afrique du Sud au révélateur

Mark Fish, l'un des ambassadeurs du Mondial sud-africain - -
Où en est l’organisation ?
L’Afrique du Sud clame haut et fort qu’elle est prête à accueillir le Mondial dès demain. « Nous sommes opérationnels, lance avec enthousiasme Danny Jordaan, président du comité d’organisation de la Coupe du monde. Toutes les infrastructures sont prêtes, les transports, la logistique… On attend juste l’arrivée des équipes début juin et ensuite c’est parti. » La vérité est plus nuancée. Huit des dix stades sont terminés mas l’enceinte de Soccer City à Johannesburg, qui accueillera le match d’ouverture et la finale, n’est pas encore prête. « Le plus gros du travail reste à faire sur ce stade, admet Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA. Il faut aussi qu’on améliore la qualité de nos pelouses. En ce moment, j’ai l’impression que c’est un peu comme si vous aviez une voiture et que vous deviez vous assurer qu’elle fonctionne. » La FIFA, qui vient de terminer une tournée d’inspection, assure que les transports sont pratiquement au point ainsi que les lieux d’hébergement. Tout cela a coûté pour l’instant près de 3,2 milliards d’euros à l’état sud-africain qui a aussi investi beaucoup d’argent pour que cette compétition soit la plus verte possible.
La violence fait-elle peur aux supporters ?
A défaut d’être championne du monde de football, l’Afrique du Sud est au sommet en matière de criminalité. Avec 19 000 meurtres et plus de 200 000 attaques à main armé par an, la violence crève le plafond. Des chiffres qui font peur aux éventuels visiteurs tentés de découvrir le pays. Les étrangers seront moins nombreux que prévu. L’attaque du bus de l’équipe nationale du Togo par des rebelles dans l’enclave du Cabinda juste avant le début de la Coupe d’Afrique des nations y est peut-être pour quelque chose. «L’enclave de Cabinda en Angola, ce n’est pas l’Afrique du Sud, avance Valcke. En Afrique du Sud, la situation politique n’est pas tendue. Mais en 1995, l’Afrique du Sud avait organisé la Coupe du monde de rugby. Ce pays a l’expérience pour organiser un tel événement et se donne les moyens de rassurer. » Malgré ça, la vente des billets fonctionne très bien. 2,2 des 3 millions de billets mis en vente ont été achetés. Et la population sud-africaine, qui bénéficie de tarifs préférentiels, s’est ruée aux guichets de vente puisqu’elle a acquis près de la moitié de ces billets.
Quels sont les favoris du tournoi ?
Championne d’Europe en titre et dépositaire d’un jeu qui fait fantasmer tout le continent, l’Espagne est logiquement le grand favori du Mondial sud-africain. Elle sort d’une série de 35 matches sans défaites dont 15 succès d’affilée, un record. L’équipe ibérique est logiquement la favorite des bookmakers qui la donnent à 9/2. Les joueurs français s’accordaient pour le dire avant de l’affronter : La Roja est la meilleure équipe du monde avec le Brésil. La Seleçao entraînée par Dunga, malgré un jeu peu flamboyant, gagne. Et en plus, le passé des Brésiliens parle en leur faveur. Sur leurs 5 Coupes du monde remportées, 4 l’ont été en dehors du continent européen. Derrière l’Espagne et le Brésil, les noms de l’Angleterre et de l’Argentine, armés lourdement en attaque, reviennent souvent. Un peloton composé de l’Italie, des Pays-Bas, de l’Allemagne et de la France suit ce quatuor. « On est entre doute et espoir pour les Bleus, confie Jean-Michel Larqué, consultant à RMC et TF1. On n’était guère mieux en 2006 avant le Mondial, ça c’est l’espoir. Le doute c’est qu’on n’a plus réussi de bons matches depuis un moment. Et en 2006, pour arriver en finale, on avait un joueur exceptionnel, Zinédine Zidane, et ce joueur on ne l’a plus. »