L’Argentine bénie des dieux

Lionel Messi et Angel Di Maria - -
Dans ce Mondial tout feu tout flamme, l’Argentine fait presque figure d’intrus. Mais elle est toujours là, réalisant un parcours sans faute à défaut être enthousiasmant. Après ses trois succès étriqués en poule contre la Bosnie (2-1), l’Iran (1-0) et le Nigeria (3-2), l’Albiceleste a remis ça ce mardi en 8e de finale, contre la Suisse (1-0). Dans une Arena de Sao Paulo entièrement acquise à leur cause (et qui a copieusement sifflé lorsque Pelé est apparu sur l’écran géant du stade), les Sud-Américains ont assuré l’essentiel, à savoir une qualification pour les quarts de finale, ce samedi face à la Belgique ou les Etats-Unis (18h à Brasilia). Mais qu’ils ont galéré !
Dans un 4-3-3 modulable en 4-2-3-1, les hommes d’Alejandro Sabella ont encore affiché des lacunes très inquiétantes pour un candidat à la victoire finale. Malgré une possession supérieure à 60%, les Argentins n’ont jamais su quoi faire du ballon. De la hargne, de la combativité, ils n’en ont pas manquées. Des automatismes et de l’inspiration en revanche, si. Beaucoup, même. Car lorsqu’on regarde jouer cette Argentine pourtant séduisante sur le papier, rien ne se passe. Un encéphalogramme plat qui pourrait coûter cher pour la suite de la compétition. Mais pour l’instant, ça passe.
Lavezzi transparent, Messi décisif
Face à un adversaire regroupé très bas, l’Argentine a même manqué de se faire piéger sur des contre-attaques en première période. Et ce n’est pas Ezequiel Lavezzi qui les a aidés à percer le coffre-fort helvète. Titulaire sur le côté gauche de l’attaque, le Parisien a raté à peu près tout ce qu’il a tenté. Lors des 45 premières minutes, il n’a ainsi jamais réussi à trouver une seule fois Lionel Messi, Gonzalo Higuain ou Angel Di Maria. Une prestation qui a valu au « Pocho » d’être remplacé à la 74e minute par Rodrigo Palacio.
Mais contrairement à d’autres équipes plus fortes collectivement mais qui sont déjà éliminées (Chili, Mexique,…), l’Argentine a Lionel Messi. Un luxe qu’elle exploite à fond. Seul à créer des différences, le quadruple Ballon d’Or a servi sur un plateau Angel Di Maria, qui ne s’est pas fait prier pour marquer d’une frappe décroisée du pied gauche (1-0, 117e). Un but tombé du ciel qui aurait pu ne pas être celui de la gagne si la tête de Blerin Dzemaili n’avait pas trouvé le poteau, avant que la balle ne retombe sur son genou et aille mourir juste à côté (120e). Avec cette « baraka », rien ne semble pouvoir atteindre cette Argentine. Aussi moyenne soit-elle.