L'Espagne en père peinard

La Roja - -
Air goguenard, regard triste de chien battu, Vicente Del Bosque n’a rien d’un héros national. Tel est pourtant celui qui a maintenu l'Espagne au plus haut niveau. Il y a deux ans, l'ancien entraîneur du Real Madrid récupère une équipe stratosphérique. Celle de l'Euro 2008, façonnée par Luis Aragones. Le « roi de la polémique » - Thierry Henry peut en témoigner - vient de mettre un terme à des décennies de disette. Jamais l'Espagne ne s'était imposée dans un Euro ou un Mondial. Champion des Coupes d'Europe avec le Real Madrid ou le Barça, le manque était criant...
Vendredi dernier, alors que l'Afrique du Sud s'apprête à ouvrir « sa » Coupe du monde, l'Espagne débarque à Johannesburg. La « Roja » est la 32e et dernière équipe à fouler le sol sud-africain. Une victoire 6-0 contre la Pologne dans les bagages et une décontraction déconcertante. « Notre philosophie porte ses fruits », assène David Villa d’une froide assurance. Ce 4-3-3 qui est devenu une référence internationale, souvent copié, rarement égalé.
Iniesta et Xavi attendus
Sur la pelouse du campus de Potchefstroom, leur terrain d’entraînement, les Espagnols s'amusent. Même Andres Iniesta affiche un optimisme troublant. Blessé, le lutin du Barça, rampe de lancement de la sélection avec son compère catalan Xavi, devrait finalement débuter ce mercredi. Fabregas se tient prêt au cas où. La bave aux lèvres. « Un premier match est toujours capital pour la confiance. Ok, ça n’assure pas forcément le titre à la fin, mais ça fait un bien fou à un groupe de débuter sur une victoire. »
Dans une poule à 75% hispanophone (seule la Suisse ne l’est pas, les autres équipes étant le Chili et le Honduras), les Espagnols ont les huitièmes de finale en ligne de mire. Del Bosque peut garder son flegme ; son équipe ne risque pas grand-chose. Du gardien Casillas au duo d’attaque Villa-Torres, en passant par la charnière 100% catalane Puyol-Piqué, le technicien peut dormir sur ses deux oreilles de Droopy du foot.
Le titre de l'encadré ici
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Les équipes probables
Espagne : Casillas - Ramos, Pique, Puyol, Capdevilla - Busquets, Xavi, Xabi Alonso - Silva, Mata (ou Iniesta ou Pedro) - Villa.
Suisse : Benaglio - Lichtsteiner, Senderos, Grichting, Ziegler - Huggel, Fernandes, Inler - Schwegler, Barnetta ou Padalino - N'Kufo.