La rédemption de Suarez

Le jeune attaquant de la Celeste est l’une des grandes révélations de ce Mondial. Son parcours est pourtant loin d’être rectiligne.

Dans le sillage de Diego Forlan, Luis Suarez sera l’un des atouts-maîtres de la Celeste ce vendredi en quart de finale face au Ghana, au Soccer City stadium de Johannesburg (20h30). Auteur de trois buts, Le jeune attaquant de l’Ajax Amsterdam (23 ans) est en train de marquer les esprits depuis le début de la compétition. Il a fait plier à lui seul la Corée du Sud (2-1) en 8e de finale grâce notamment à une superbe frappe enveloppée du droit. « C’est le but le plus important de ma vie, affirme-t-il. J’ai pensé à ma famille, à ma femme Sofia et ma petite fille qui va bientôt naître. » Il a même mimé un ventre rond après son but capital.

Le natif de Salto savoure ces moments de grâce. Car son parcours n’a pas toujours été rose. Il n’a que 9 ans lorsque son père abandonne sa mère et ses sept enfants. La famille quitte Salto pour Montevideo. Pour gagner quatre sous, le gamin travaille comme nettoyeur. « C’était très dur, reconnaît. Mais ma grand-mère s’est toujours débrouillée pour que nous n’ayons jamais faim. »

A 15 ans, il sort, boit et court les filles

Le football lui permet néanmoins de conserver ses rêves. Après ses débuts au Deportivo Artigas de Salto, il signe à Urreta FC, l’un des clubs de « baby football » les plus titrés d’Uruguay. Ses dons sont évidents. Et rapidement, le petit attaquant atterrit à Nacional, l’un des deux plus grands clubs de Montevideo avec Penarol. Mais à 15 ans, l’adolescent perd pied. Il sort, boit, court les filles. Forcément, ses performances sur le terrain déclinent. Un jour, n’y tenant plus, l’un des éducateurs du club, le prend par le collet. « Ou tu commences à t’entraîner et à recentrer ta vie. Ou tu te casses ! » Luis Suarez se reprend. Il n’aura pas à le regretter.

Après ses débuts en pro, Salto, c’est son surnom, est transféré à Groningue, dans le championnat des Pays-Bas. Danny Blind, le directeur sportif de l’Ajax, le repère et mise 7,5 millions d’euros sur cet attaquant qui empile les buts. Aujourd’hui, les dirigeants ne regrettent pas cet investissement. Les plus grands clubs européens sont déjà prêts à casser leur tirelire pour récupérer l’héritier de Forlan.

JFP