
La révolte du football d’en bas

FFF - -
C’est l’une des journées les plus importantes de l’histoire du football français. Ce vendredi matin à 9h, le Conseil Fédéral se réunira afin de dresser le bilan, forcément catastrophique, des Bleus à la Coupe du monde. Alors que Jean-Pierre Esclattes remettra sa démission, c’est l’ensemble du Conseil Fédéral qui est dans l’œil du cyclone.
Un vent de révolte souffle du côté du monde amateur qui, rappelons-le, reste majoritaire au sein de l’organe exécutif de la FFF. Les divers représentants des milieux non-professionnels refusent d’être le dégât collatéral majeur de la déroute des Bleus en Afrique du Sud. Hier, l’association des présidents de districts qui pèse 50,2 % des voies de l'assemblée fédérale a réclamé la démission de l’ensemble du Conseil Fédéral, soit 21 membres au total.
« On ne peut pas être content de cette situation, souffle Pierre Lacroix, président de la Fédération des Deux-Sèvres. On se fout de notre gueule ! Le salaire de Franck Ribery est totalement insultant par rapport au budget de ma fédération. Nous (le foot amateur), nous sommes les wagons, la base. On veut plus de respect de la part des élites et notamment du Conseil Fédéral. » Même Fernand Duchaussoy, président de la Ligue du Football amateur et successeur naturel d’Escalettes, n’est plus crédible aux yeux des amateurs.
Les Pros claquent la porte
Un peu plus tard dans la journée, le collège des présidents de Ligue (20% des voix) s’est montré plus nuancé tout en restant vindicatif. Vincent Nolorgues, président de la Ligue Auvergne : « Une démission en tant que telle n'est pas souhaitable. Je ne souhaite pas de chaises vides. Nous souhaitons en revanche une remise en cause solidaire. » Tout se jouerait alors lors d’une assemblée fédérale élective début octobre au plus tard.
Les membres du Conseil Fédéral vont-ils prendre acte de ce vent de rébellion en démissionnant ? Peu probable. Jeudi, une réunion du « gouvernement » du football français a tourné court, puisque les représentants du milieu professionnel, qui avait eux aussi exigé la démission globale du CF, ont claqué la porte. Motif : aucun des membres n’accepte de quitter son poste.
La plupart des « cadres dirigeants » de la fédération ne veulent pas lâcher le moindre terrain aux professionnels. Pour eux, une démission globale représente un véritable risque… Tout ce petit monde s’est donc donné rendez-vous ce vendredi matin au siège de la Fédération. La crise de la FFF est sans doute loin d’être terminée.