La Seleçao dans la tourmente

A son arrivée à Rio, la sélection du Brésil a été chahutée par des opposants à la Coupe du monde. A 15 jours du coup d’envoi, le climat social reste tendu et fait toujours planer des menaces sur le bon déroulement de la compétition.

De mémoire de supporters d’un pays hôte, on n’avait jamais vu ça. Ca, c’est l’équipe du Brésil qui débarque à l'aéroport international de Rio de Janeiro pour lancer sa Coupe du monde à domicile, et qui reçoit pour principal comité d’accueil un groupe de manifestants particulièrement remontés. Des idoles chahutées voire conspuées à domicile, on croit rêver !

Les jours passent et à mesure que le coup d’envoi du Mondial approche, rien ne s’efface. Le contexte social plombe l’ambiance et les faramineuses dépenses publiques « détournées » pour la construction des infrastructures qui accueilleront la grand-messe du foot restent en travers de la gorge de nombreux Brésiliens qui s’en prennent pêle-mêle à tout ce qui touche la planète foot. Idoles comprises.

« Il n'y aura pas de Mondial ! »

Lundi soir, ce sont quelque 200 professeurs de l’école publique qui sont montés au créneau pour manifester en faveur d’une augmentation salariale, et qui ont bloqué la sortie du car de la Seleçao au cri de : « Il n'y aura pas de Mondial ! ». A l’arrivée des Brésiliens à leur camp de base de la Granja Comary à Teresopolis, dans une région montagneuse située à 90 km de Rio, un second comité d’accueil composé d’enseignants protestataires et de militants de partis politiques battait le pavé. Ambiance.

« C'est un vrai scandale de savoir qu'on a dépensé plus de 15 millions de reais (environ 5M€) pour rénover ce centre d'entraînement et des milliards dans les travaux de la Coupe du monde », a expliqué une des manifestantes. Si de réelles menaces planent sur le bon déroulement de cette Coupe du monde, Carlos Alberto Parreira, le coordinateur des auriverde, se veut optimiste au sujet de sa sélection. « Je crois que la Seleçao est un patrimoine culturel et sportif du peuple brésilien, a-t-il déclaré. Le peuple va soutenir l'équipe pendant toute la Coupe du monde, je n'en doute pas une seule seconde. Personne n'est contre la Seleçao. » Mais beaucoup restent opposés au Mondial.

GM