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Le bouquet « finale » de van Bronckhorst

Giovanni van Bronckhorst

Giovanni van Bronckhorst - -

Retraité à la fin de la saison, auteur d’un but somptueux en demi-finale face à l’Uruguay (3-2), Giovanni van Bronckhorst espère devenir le premier capitaine néerlandais à remporter la Coupe du monde.

Giovanni van Bronckhorst n’a pas souhaité s’étendre sur son exploit. Discrètement, le défenseur néerlandais se faufile dans la zone mixte – lieu où les journalistes peuvent questionner les joueurs – sans même s’arrêter, malgré les demandes de la presse française. Pas question d’y voir un quelconque snobisme de la part du capitaine des Pays-Bas. Simplement « Gio », comme le surnomment affectueusement ses amis et coéquipiers, n’est pas du genre à tirer la couverture à lui. Même quand il inscrit le plus beau but (probablement) du Mondial en demi-finale contre l’Uruguay (3-2)...

Capitaine des « Oranje » depuis la prise de fonction de Bert van Marwijk en 2008, le joueur du Feyenord Rotterdam a gagné partout où il est passé. La Ligue des champions, la Liga, la Supercoupe d’Espagne avec Barcelone, la Premier League, la Cup avec Arsenal, le championnat et la Coupe d’Ecosse avec les Rangers et même la Coupe des Pays-Bas avec le Feyenoord ! Seul son palmarès en sélection reste désespérément vide. « Cette Coupe du monde est mon dernier rêve », avait-il d’ailleurs déclaré avant le début de la compétition. Prémonitoire ?

Meilleur élément de la défense des Pays-Bas, il est à 35 ans d’une régularité exemplaire. Tant sur le terrain qu’en dehors, où ses coéquipiers se pressent pour vanter ses qualités humaines. Ils ont d’ailleurs sauté dans les bras de leur capitaine à l’issue de la rencontre et de son chef d’œuvre contre la Celeste. Alors, van Bronckhorst, capitaine d’une équipe souvent minée par les conflits internes et aujourd’hui apaisée ? « Il y a beaucoup de joueurs expérimentés dans ce groupe. Tout le monde contribue et chacun y va de ses petits conseils pour aider les plus jeunes », commentait sobrement l’intéressé à la sortie d’un entraînement en début de compétition.

Van Marwijk : « Une perle rare »

International depuis 1996, il a dû attendre l’Euro 2004 pour devenir un pilier de la sélection. Capable aussi bien de jouer au milieu, le gaucher est passé par toutes les épreuves avec son pays : des éliminations en demi-finale en 1998, alors qu’il ne joue pas une minute, et à l’Euro 2000, une sortie de route en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2006, un échec en quart deux ans plus tard à l’Euro et enfin la possibilité de jouer la rencontre d’une carrière en Afrique du Sud. Le tout après 105 sélections.

Dans un pays où les défenseurs, et plus particulièrement les latéraux, ne sont pas sous le feu des projecteurs, il a su se faire une belle place. A tel point qu’aujourd’hui, il est avec Edwin van der Sar, Franck de Boer et Phillip Cocu, l’un des quatre seuls Néerlandais à compter plus de 100 capes. « C’est une perle rare », lâche, dithyrambique, Bert van Marwijk à son sujet. Mais contrairement à ses aînés, « seulement » demi-finalistes d’un Mondial, il possède là une incroyable opportunité de faire mieux que la génération des années 1970, deux fois battus dans la rencontre finale contre le pays organisateur (Allemagne en 1974 et Argentine en 1978). Après seulement il pourra se concentrer sur sa nouvelle fonction : entraîneur-adjoint des Espoirs. Pour passer le relais.