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Le Brésil soigne sa gueule de bois

Luiz Felipe Scolari

Luiz Felipe Scolari - -

Au lendemain de l’humiliation subie contre l'Allemagne (1-7), en demi-finale de sa Coupe du monde, la Seleçao a retrouvé son camp de base de Teresopolis, le Clairefontaine brésilien. Dans une ambiance forcément pesante.

Les journalistes brésiliens n’ont pas le cœur à sourire. Même la pluie s’est invitée ce mercredi à Teresopolis. « Enterrement », « drame shakespearien »… Tous les mots sont bons pour décrire le sentiment qui règne ici. « Les gens essayent de faire des blagues, expliquent Bruno, reporter à Extra. C’est une manière brésilienne de réagir. Mais c’est comme un enterrement. C’est un désastre ce qu’il s’est passé et personne ne veut venir ici. Les fans brésiliens sont liés aux résultats. Si on gagne, on est la meilleure équipe du monde. Mais si on perd, personne ne veut les voir. »

Ils ne sont donc pas nombreux à s’être pressés au lendemain de la punition infligée par l’Allemagne (7-1) à Belo Horizonte. Rien à voir avec la conférence de presse de samedi dernier, durant laquelle le forfait de Neymar pour la fin de la Coupe du monde avait été officialisé. Alors tous les moyens sont bons pour penser à autre chose. Certains se prennent en photo avec la mascotte de la sélection et en faisant le chiffre 7 avec leur doigts. D’autres refont la rencontre Brésil-Allemagne sur console. Et tous prient pour que l’ennemi argentin ne se qualifie pas la finale.

Scolari très offensif

Pas beaucoup plus d’entrain du côté du staff, qui se présente mine renfermée devant la presse. Une vingtaine de personnes pour ce qui ressemble à un banc des accusés. Virulent, Luiz Felipe Scolari tente de se défendre, coupe la parole des journalistes, brandi des données chiffrées pour montrer que son équipe était en forme. « On gagne et on perde ensemble, justifie le sélectionneur. Je sais qu’il y a un sentiment de honte. Je le ressens aussi. Je n’oublie pas mais la vie continue. Et nous devons nous trouver un nouvel objectif. Nous devons continuer notre chemin. Il faut être prêt pour samedi. » Il ne donnera pas plus de précisions sur son avenir. Ni d’indications sur la composition de l’équipe qui sera alignée lors du match pour la troisième place, à Brasilia.

Scolari n’a pas l’intention de dire beaucoup plus. « Depuis 2002, c’est la première fois que nous atteignons les demi-finales, tente-t-il de rassurer. Nous ne sommes pas si mauvais. Il y a eu six minutes de désastre. C’est comme ça, ça arrive. Il nous faut maintenant nous organiser pour le match de la troisième place. Nous avons une Coupe du monde à terminer. » Le clou de cette conférence de presse ? La lecture d’une lettre d’une fan par Carlos Alberto Pareira, l’adjoint du sélectionneur : « Je sais que, dans votre intérieur, vous souffrez. Mais vous savez vous montrer digne. La vie est parfois cruelle. Bien sûr nous voulions un autre résultat, mais nous tenions tout de même à vous remercier… »

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La rédaction