Le Brésil veut réécrire l’histoire

Le Seleçao veut s'inspirer de son succès lors de la Coupe des Confédérations 2013. - -
Evoquer le Brésil à un fan de foot, c’est lui envoyer des centaines des images. Des gamins prodigieux dribblant la misère dans les favelas de Sao Paulo, des jongles endiablés à Copacabana, et des joueurs mythique à n’en plus finir. Cette légende, le Brésil l’a construite en Coupe du monde. Cinq étoiles mondiales (1950, 1962, 1970, 1994, 2002) sur le blason. Un record absolu, une fierté nationale.
Mais s’il demeure une blessure en chaque brésilien, c’est dans l’échec de 1950 qu’il faut la trouver. Cette année-là, le pays du football accueillait sa seule et unique Coupe du monde, pour un titre annoncé. La tragédie n’en fut que plus douloureuse, lorsque la Seleçao s’inclina face au frère ennemi uruguayen en finale de « son » Mondial (2-1).
Favori presque malgré lui
Aujourd’hui, l’histoire offre une seconde chance au Brésil de triompher chez lui. Mais en est-il capable ? L’effectif de Luiz Felipe Scolari n’est plus celui qu’il a connu en 2002. Le magicien « Felipão », rappelé en 2012 soit dix ans après avoir emmené le pays à son dernier festin planétaire, ne peut plus se reposer uniquement sur des individualités extraordinaires. Le Brésil est favori, presque malgré lui. Plus pour la forme que sur le fond. Le groupe sera emmené par Neymar, guide désigné, mais qui ne fait pas l’unanimité. A 22 ans, le joyau du Barça est encore un peu tendre, mais il pourra toutefois compter sur des lieutenants de poids.
L’assise défensive, qui a parfois fait défaut au Brésil, est cette fois-ci son atout principal. Dani Alves-Thiago Silva- David Luiz- Marcelo, c’est une assurance tous risques essentielle pour conquérir le titre. Au milieu, le rôle de créateur sera confié à Oscar, qui n’a pas la carrure des joueurs qui l’ont précédé à ce poste. Si Neymar et Hulk animeront l’attaque, il manquera cruellement un numéro 9 d’anthologie car malgré des statistiques honorables, Fred ne possède pas l’aura des finisseurs qui ont porté par le passé le maillot auriverde.
Une équipe conditionnée
« Tenez-vous bien, la 6e arrive », tel est le slogan choisi par le Brésil. Présomptueux, mais réel. Lors de la Coupe des Confédérations 2013 disputée sur leurs terres, les coéquipiers de Thiago Silva ont envoyé un message fort. Celui d’une équipe soudée, conditionnée. La leçon donnée aux maîtres espagnols en finale (3-0) est encore dans toutes les têtes.
Le 12 juin, le Brésil donnera le coup d'envoi de sa Coupe du monde contre la Croatie, dans un groupe A à sa portée, également composé du Mexique et du Cameroun. De toute façon, peu importe l’adversaire, la victoire est impérative. Un échec serait vécu comme un drame national. Une victoire, elle, ferait sombrer les 200 millions de brésiliens dans la liesse. Peut-être la plus immense de son histoire.