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Le rêve éveillé du Costa Rica

Joel Campbell

Joel Campbell - -

En finissant en tête de l’autre groupe de la mort, le Costa Rica a éclaté à la face du monde et provoqué une véritable ferveur chez lui. Ferveur que los Ticos comptent bien entretenir, ce dimanche, aux dépens de la Grèce (22h, heure française).

Le Chili, qui a fait trembler jusqu’au bout le Brésil samedi soir (1-1, 3 tab 2), et la Colombie, facile vainqueur de l’Uruguay grâce à son talisman James Rodriguez (2-0), ont provoqué des secousses sismiques importantes dans cette Coupe du monde. Mais pas à la hauteur de celles du Costa Rica. Vingt-huitième au classement FIFA. Une finale de Gold Cup (2002) au compteur. Et le statut, avant le début du Mondial, de victime du groupe C. A l’arrivée, les Costariciens ont fini premiers de la poule, faisant mordre la poussière à l’Uruguay et l’Italie, avant d’accompagner poliment l’Angleterre vers la sortie. Trois anciens champions du monde. Rien que ça. « C'est une surprise, même au Costa Rica, avoue Juan Ulloa, journaliste pour une télévision nationale costaricienne. Quand tu tombes dans un groupe avec trois champions du monde, normalement tu n'as aucune chance. Et finalement, on est là. »

Au pays, la joie s’est muée en véritable ferveur. L’enthousiasme en véritable folie. La folie rouge. « Il y a en ce moment un engouement, comme on n’en a jamais connu au Costa Rica » assure Ulloa. A tel point que des députés du pays envisageraient même de faire du sélectionneur Jorge Luis Pinto, un citoyen d’honneur. Voire de faire du 20 juin, date de la qualification pour les 8e de finale, « la journée nationale du football ». « Quand on gagne, c'est la fête, les rues sont pleines de monde, on voit du rouge partout, décrit Gina Escobar, l’attachée de presse de la sélection costaricienne, qui a vu, en quelques jours, débarquer des journalistes du monde entier, tous désireux de s’imprégner de la folle ambiance régnant autour de los Ticos. On nous envoie des photos avec des rues pleines de gens. Tout le monde fait la fête pour profiter de ces moments uniques. Parfois, on est triste de ne pas être avec eux là-bas, mais on sait qu'on est en train de rendre heureux notre pays, c'est magique. »

« Tout le monde croit à un quart ou à une demi-finale »

« C’est vrai qu’on a eu suffisamment de temps pour réaliser ce que nous sommes en train de faire, la folie qui anime les rues de notre pays et qui remplit de joie nos supporters, confie le défenseur de Mayence, Junior Diaz. Tout le pays uni pour une même cause, vous savez, c’est dur de parvenir à cela… Mais on y est arrivés. » Alors hors de question de s’arrêter en si bon chemin. Le Costa Rica est, quelque part, en mission. Celle de faire mieux qu’en 1990, en Italie, quand il avait alors atteint les 8es de finale d’une Coupe du monde pour la première fois de son histoire. « Maintenant tout le monde se met à croire à un quart de finale ou à une demi-finale », insiste Juan Ulloa.

Alors même si la Grèce, de par son passé récent (championne d’Europe en 2004), pourrait faire figure de favori, ne comptez pas sur le sélectionneur costaricien pour gâcher l’ambiance. « C’est une grande émotion de savoir que le peuple du Costa Rica est heureux grâce à nous. C’est vrai qu’on s’en rend compte. On a ça dans notre cœur, au fond de nous, mais on ne veut pas trop y penser. On a encore de beaux matchs à jouer, de beaux moments à vivre et d’autres exploits à faire, affirme Jorge Luis Pinto. On ne veut pas en rester là. » Le Costa Rica ne connait toujours pas ses limites.

La rédaction