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Les supporters en or de Bloemfontein

Les supporters de l'Afrique du Sud

Les supporters de l'Afrique du Sud - -

La capitale du Free State Stadium possède le public le plus fervent de toute l’Afrique du Sud. Un obstacle de plus pour les Bleus…

« Ici, c’est l’OM version sud-africaine. Le public est bouillant ! » Patrick Amour Tignyemb est un converti. Le gardien de but camerounais du Celtic FC de Bloemfontein, recalé au dernier moment par Paul Le Guen pour la Coupe du monde, adore jouer devant ses fans. Et pour cause : ils sont considérés comme les plus fervents et les plus bruyants d’Afrique du Sud. « Grâce à eux, nous jouons à 12, parfois à 13 », assure le président du club, Ikie Augusti. Dans un pays où la plupart des clubs pros n’évoluent que devant une poignée de spectateurs, le Celtic FC peut s’enorgueillir de faire stade comble à chacune de ses sorties. « C’est un rituel, explique Benjamin Seedee, ancien international libérien, aujourd’hui entraîneur des jeunes. Les jours de matchs, les townships se parent aux couleurs du club et convergent vers le stade. Et là, c’est la fête ! »

Comme nulle part ailleurs dans le pays. Ici, pas ou peu de vuvuzelas pour polluer l’ambiance : on danse, on chante, on tape dans ses mains. Sans discontinuer. Unique au monde peut-être, les enfants possèdent leur bout de tribune, le « Kid’s Corner », où on leur apprend à aimer et à soutenir leur équipe. « Le Celtic, c’est une vraie famille, s’enflamme Pule, l’un des responsables des supporters. On se connaît tous, on est unis par une même foi. On adore ce club, cette institution. C’est notre trésor. » A chaque match, de nouveaux chants sont inventés. Sans haine ni violence. Dans la ville qui a vu naître l’ANC (le parti de Mandela), on ne déteste pas les adversaires ; on préfère transcender ses joueurs. Et ça marche ; malgré des moyens plus modestes que la plupart de ses concurrents, les Vert et Blanc ont pris la sixième place du championnat sud-africain 2010.

« Une énorme vibration »

C’est peu dire que les Bleus sont attendus dans la capitale du Free State : malgré le prix élevé des places, ils seront des milliers de supporters du Celtic FC à investir les travées pour pousser les Bafana Bafana à l’exploit. « Un jour, se souvient Benjamin Seedee en foulant la pelouse, j’ai marqué ici un but décisif. Les supporters étaient massés derrière le but, comme ils le seront sans doute contre la France. Ce fut une énorme vibration, l’un des moments les plus intenses de ma carrière. Rien qu’en y repensant, j’en ai des frissons. » Un enthousiasme visiblement communicatif : on assure ici que les footballeurs sud-africains n’ont jamais perdu de match international à Bloemfontein. Pour leurs probables adieux à la Coupe du monde, les Français risquent de se sentir bien seuls.

Jean-François Pérès, à Bloemfontein (Afrique du Sud)