Les volontaires, l’autre succès du Mondial

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Depuis le 11 juin, autour des stades, on ne voit qu’eux. Grosse doudoune verte et jaune aux couleurs de l’équipe nationale, ils sont des milliers déployés autour des stades les jours de match. En début d’année, ils ont répondu à l’appel des autorités pour devenir volontaire pendant la période de la Coupe du monde. « Il y a eu tellement de critiques sur notre pays, explique Alicia, une volontaire de vingt-quatre ans. Je fais ça pour prouver au monde que ce Mondial en Afrique peut être un succès, tout autant que dans le reste du monde. »
Le scepticisme du monde sur la capacité de l’Afrique du Sud à accueillir l’épreuve semble avoir produit ses effets. En quelques semaines, la Fifa reçoit 70 000 candidatures, presque deux fois plus qu’en Allemagne en 2006. Après plusieurs entretiens individuels, le comité d’organisation en retient finalement 15 000. Les âges ? De 18 à 79 ans. Ces « petites mains » assistent les supporters, organisent les parkings ou nettoient les toilettes des stades, pendant un mois. En retour, ils sont nourris deux fois par jour.
Ruben : « Je suis comme un soldat, je me bats pour mon pays »
« Je sais que la seule chose que j’obtiendrai de la Fifa à la fin, ce sera un remerciement. Mais je m’en moque, raconte Ruben, 54 ans. Je suis comme un soldat, je me bats pour mon pays, pour qu’il avance, et pour qu’un jour peut être la Coupe du monde revienne en Afrique. » Après avoir été sélectionnés, les 15 000 volontaires ont suivi une formation de trois jours, suivie d’exercices pratiques.
Jabulani est en charge d’un des parkings de Soccer City, à Johannesburg. Il sera encore là dimanche, le soir de la finale. Il a 48 ans et pointe au chômage depuis plusieurs années. « C’est une opportunité pour trouver un travail plus tard, explique-t-il. Quand on regardera mon CV maintenant, on se dira que j’ai été volontaire, que je n’ai rien demandé en échange, que j’ai fait ça pour mon pays. Donc ils se diront forcément que je suis une bonne personne ! »
Les autorités ont choisi de recruter dans de multiples sphères de la société. Les bénévoles sont issus de toutes les communautés, étudiants, chômeurs ou surqualifiés, et chacun apporte sa pierre à l’édifice. « Je travaille dans les nouvelles technologies, et je suis venu ici en tant que volontaire tous les week-ends, explique Kulegani. Et heureusement qu’on est là. J’étais au centre des médias de Soccer City le jour du match d’ouverture. Il y avait 600 journalistes qui avaient besoin d’aide. Si on n’avait pas été là, je ne sais pas comment ils auraient fait… »