RMC Sport

Martino, tout comme Bielsa

Géraldo Martino

Géraldo Martino - -

Comme « El Loco », le sélectionneur du Paraguay est Argentin, originaire de Rosario, dirige une équipe sud-américaine et a le travail chevillé au corps.

Au Coloso del Parque de Rosario, le stade de Newell’s Old Boy récemment rebaptisé Estadio Marcelo Bielsa, il a une tribune à son nom, comme Diego Armando Maradona. Gerardo Martino, 47 ans, est une idole dans ce coin d’Argentine qui a vu naître au football Lionel Messi. Il est aussi en passe d’en devenir une du côté d’Asuncion. Car pour la première fois de son histoire, le Paraguay a atteint les quarts de finale d’une Coupe du monde.

Pour « El Tata » (le grand-père), le surnom que ses équipiers lui ont donné à la fin de sa carrière de joueur, l’émotion est trop forte. Après le dernier tir au but réussi par Cardozo face au Japon, il s’est mis à pleurer comme une madeleine. « Pour le Paraguay, cette qualification est historique, se défend-il. C’est quelque chose de très fort. » Paternaliste, drôle et ouvert, l’homme fait l’unanimité auprès du public paraguayen. Le sélectionneur, lui, a dû montrer les dents lorsqu’il a fallu défendre ses trois joueurs d’origine argentine, Santana, Barrios et Ortigoza, contre les critiques des medias paraguayens. « Arrêtez de remuer cette merde », s’est-il exclamé. Les résultats aidant, la polémique a vite été étouffée. Cet élève de Marcelo Bielsa a préparé la Coupe du monde avec la minutie qui caractérise son maître. Il a surtout insufflé à la sélection guarani une touche un peu plus offensive. En qualification, les Albirojos ont battu le Brésil et l’Argentine. Une performance de choix. Pour l’instant, les Paraguayens n’ont jamais gagné deux matches dans une même Coupe du monde (hors séances de tirs au but). « Face à l’Espagne, on n’aura pas la responsabilité du jeu, affirme Martino. On aura plus d’espace et cela convient bien à mon équipe. »