Ne pas sous-estimer la Suisse

Xherdan Shaqiri - -
C’était la tête de série la moins redoutée. Mais peut-être pas la moins dangereuse. En héritant de la Suisse, la France se retrouve face à un adversaire sous-estimé dans le groupe E de la Coupe du monde. Si l’Equateur et le Honduras semblent largement à leur portée, les Bleus auront fort à faire face à la 8e nation mondiale. « La Suisse est une équipe de qualité, avec de très bons joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens », résume Hugo Lloris. Avec Xherdan Shaqiri (Bayern Munich) Haris Seferovic (Real Sociedad), Tranquillo Barnetta (Francfort), Gökhan Inler (Naples), Stephan Lichtsteiner (Juventus Turin) ou Pajtim Kasami (Fulham), la Suisse a effectivement quelques arguments.
Son parcours lors des éliminatoires de ce Mondial ne dit pas autre chose. Invaincu en dix rencontres (sept victoires, trois nuls), les Helvètes se sont baladés, obtenant facilement leur ticket pour le Brésil. Durant l’été, ils se sont même permis de dominer la Seleçao de Neymar et Thiago Silva lors d’un match amical à Bâle. « C’est une équipe qui a largement dominé sa poule de qualification, note Didier Deschamps. Ces deux dernières années, elle reste sur de très bons résultats et c’est pour ça qu’elle est tête de série. Ils ont des joueurs qui évoluent dans des clubs importants, c’est la nation la plus forte du groupe. » De l’autre côté des Alpes, le tirage a d’ailleurs engendré autant de sourires que dans l’Hexagone...
Hitzfeld : « Essayer d'arrêter Ribéry »
« Les échos en Suisse sont un peu les mêmes qu’en France, affirme Johan Djourou, le défenseur d’Hambourg. On nous dit que si on ne passe pas ce groupe, ce sera une grosse déception. Mais qu’il ne faut pas prendre les autres équipes de trop haut. Elles sont là pour tout donner. On aura quand même des matches compliqués. Mais avec leur expérience, la France et la Suisse devraient passer. » Un avis partagé par Stéphane Gichting. « Je suis très satisfait, surtout quand on voit certains groupes, glisse le défenseur du Grasshopper Zürich, ancien international suisse. On est très bien lotis. Bien sûr, la France sera un adversaire coriace. Il faudra mettre la pression d’entrée pour qu’on puisse se qualifier pour les huitièmes de finale. En 2006, on avait fini devant la France et on espère rééditer ça. »
Ottmar Hitzfeld, le sélectionneur de la Suisse, préfère lui rester méfiant, conscient que les Bleus possèdent dans leurs rangs un certain Franck Ribéry. Un phénomène qu’il a eu sous ses ordres au Bayern Munich. « Il faut trouver des idées spéciales pour le neutraliser, il mériterait d'être désigné meilleur joueur du monde, on va devoir essayer de l'arrêter. » Son adjoint, Michel Pont, joue également la carte de l’humilité. « On est un tout petit d’Europe qui était tête de série à la surprise générale. Mais l’équipe de France est devenue la favorite du groupe. Ce sera notre principal adversaire, un très gros morceau. On retrouve cette grande France qui qui fait peur depuis sa victoire en barrages contre l’Ukraine. » Une grande France qui ferait tout de même mieux de se méfier de cette « petite » Suisse.
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