Nike-Adidas, l’autre finale

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Un soleil de plomb trône sur les Champs-Elysées ce mercredi après-midi. Bravant la foule et l’étouffante chaleur, quelques fans arborent le maillot de leur équipe de football fétiche. La finale de la Coupe du monde approche. Les Pays-Bas défient l’Espagne pour une place dans l’histoire. A 8700 km de Johannesburg, la rencontre a déjà débuté sur la célèbre artère parisienne. Distantes de quelques centaines de mètres, les boutiques Nike et Adidas s’affrontent par ventes interposées. Nike, c’est les Pays-Bas, Adidas l’Espagne. Entre les deux équipementiers, la rivalité est historique. « C’est un grand classique, confirme Emmanuelle Gaye, porte-parole d’Adidas en France. Mais on joue chacun notre jeu. »
Celui de la firme américaine est basé sur la réactivité. Depuis la qualification des Néerlandais pour la finale, l’entrée de la boutique officielle est entièrement dédiée aux partenaires de Sneijder. Exit le Brésil, relégué à l’étage inférieur aux côtés du Portugal, des Etats-Unis et de toutes les nations éliminées. Certains vendeurs ont même revêtu la tunique « oranje ». Une tactique payante. Les maillots, ballons et autres accessoires à l’effigie des Bataves font un tabac. Plusieurs tailles sont épuisées. Bien qu’il ait pour consigne de ne pas s’étendre sur les chiffres, le responsable du magasin a le sourire. Les objectifs de vente sont très largement atteints.
Le maillot de Villa a la cote
Chez Adidas, on joue plutôt la carte collective. Seul un petit stand rappelle que la Roja est en finale. Pour le reste, les maillots du Mondial sont logés à la même enseigne. Malgré cela, les clients ne s’y trompent pas. Les tuniques espagnoles se vendent comme des petits pains. « On reçoit régulièrement des stocks supplémentaires, explique Emmanuelle Gaye. Après l’élimination de l’équipe de France, on se doutait qu’il y allait avoir un report vers l’Espagne. Il y a beaucoup de Français d’origine espagnole et puis cette équipe fait rêver les gens. » A l’image de son buteur David Villa, le maillot espagnol le plus demandé.
Depuis le début de l’année, Adidas a vendu plus de 6 millions de maillots dans le monde, toutes nations confondues. La Coupe du monde y est pour beaucoup. La marque aux trois bandes, partenaire de l’évènement, a pu s’en rendre compte avec le fameux Jabulani. Le ballon de la discorde a profité de la polémique pour faire exploser les scores. 13 millions d’exemplaires ont été écoulés sur la planète.
En fonction du résultat de dimanche, Nike et Adidas ont prévu plusieurs plans de bataille. Histoire de surfer une dernière fois sur la vague sud-africaine. Avant de replonger dans le quotidien de la Ligue 1. « En fait, ça fait déjà un moment qu’on s’y est remis, corrige Emmanuelle Gaye. On met actuellement en avant les maillots de l’OM et ceux de l’OL, avec qui on vient de s’engager. » Le match des équipementiers se joue aussi en prolongations.