Sécurité renforcée, fractures politiques... Pourquoi le match Norvège-Israël va se jouer sous haute tension

Erling HAALAND - Bildbyran / Icon Sport
Il y a d’abord l’aspect sportif. Portée par sa machine à marquer Erling Haaland, la Norvège reçoit Israël (18h), ce samedi, avec l’ambition de poursuivre son carton plein dans les qualifications pour la Coupe du monde 2026. En tête de leur groupe devant l’Italie avec cinq victoires en autant de matchs joués, Alexander Sorloth et sa bande peuvent (enfin) corriger une anomalie en retrouvant un tournoi qu’ils n'ont plus disputé depuis 1998 et cette élimination en huitièmes contre l’Italie de Bobo Vieri.
Au-delà de cet enjeu, ce Norvège-Israël disputé à Oslo sera scruté de près en raison des relations extrêmement froides entretenues par les fédérations des deux pays. Révélée médiatiquement il y a trois ans pour avoir osé défier les pontes de la Fifa et dénoncé l’organisation du Mondial 2022 au Qatar, Lise Klaveness, la présidente de la fédération norvégienne, est l’une des rares à demander la suspension d’Israël de toute compétition internationale.
Une fédération très engagée
"Nous travaillons actuellement pour qu’Israël soit sanctionné. Nous pensons qu’il doit l’être, et cela concerne le respect des règles. Personnellement, je considère que puisque la Russie est exclue, Israël devrait l’être aussi", expliquait-elle le mois dernier, dans le contexte de la guerre à Gaza. "Il est extrêmement difficile de jouer contre un pays lorsque le mot génocide est en jeu, car ce sont malgré tout son drapeau et son hymne national qui sont présents", ajoutait Lise Klaveness, ancienne joueuse de haut niveau devenue avocate après sa carrière.
Une trêve a depuis été annoncée entre Israël et le Hamas, mais la fédération norvégienne n'a pas revu ses plans, ni sa ligne. Très engagée, elle a déjà annoncé que les recettes de la billetterie de son match contre Israël seront reversées à Médecins sans frontières (MSF) pour faire face aux "souffrances humanitaires" dans la bande de Gaza. "Il ne fait aucun doute que le match contre Israël est un défi, compte tenu des souffrances humanitaires tragiques à Gaza et des conflits profonds au Moyen-Orient", a également déclaré la fédération. Une position soutenue dans un pays qui a reconnu l'État de Palestine en mai 2024, en même temps que l'Espagne et l'Irlande.
2.500 places en moins pour des raisons de sécurité
Dans les tribunes, les "petits drapeaux palestiniens" seront autorisés, tout comme les keffiehs, à condition de ne pas être portés "d’une manière qui pourrait paraître provocante". "Nous encourageons avant tout les fans à apporter des drapeaux norvégiens et à encourager la Norvège. Il s'agit d'un match de foot, pas d'une manifestation politique", est-il précisé dans un communiqué. Selon The Guardian, cette rencontre sera l’événement sportif le plus sécurisé en Norvège depuis les Jeux olympiques d’hiver organisés par le pays en 1994. Dans l'après-midi, une manifestation en soutien à la Palestine devrait par ailleurs réunir plusieurs milliers de personnes depuis le centre d’Oslo jusqu’aux abords de l’Ullevaal Stadion d’Oslo.
Alors que ce stade peut accueillir 27.000 personnes en temps normal, sa capacité a été exceptionnellement réduite de 2.500 places pour des raisons de sécurité. Les supporters israéliens, eux, seront moins de 200.