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Riolo : « L’Italie coule, la Grèce miraculée… »

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Retour sur l’élimination de l’Italie, la qualification de la bande "à Suarez" et le miracle grec des huitièmes…

La Côte d’Ivoire avait donc un beau rendez-vous avec son histoire. Titulaire et évidemment capitaine, Drogba ne pouvait pas manquer ça. Un nul et c’était la fête ! Mais dans ce groupe, tout était très ouvert. CIV, Grèce et Japon pouvaient se qualifier. Et comme la Colombie, déjà qualifiée, a décidé de faire beaucoup tourner, ça ouvrait encore plus l’idée d’une vraie bagarre à trois !

Qualifiée au coup d’envoi, la CIV ne l’était plus à la pause. Avec Kalou, Gervinho, Drogba et Touré, on a beau dire que ça doit passer, ça ne passe pas. Enfin si, souvent ça passe, mais ça termine tellement mal les actions. Un déficit très préjudiciable dans le dernier geste. La Grèce a peu de qualités mais un sens du collectif pour résister et sortir de temps en temps. Juste avant la pause, les Grecs profitent d’un milieu ivoirien passif pour marquer. Dans le même temps, le Japon égalise face à une Colombie de plus en plus touriste. C’est la Grèce qui est alors en huitième, en ayant marqué un seul but !

Le problème de la CIV, c’est qu’il y a plusieurs très bons joueurs, mais aussi plusieurs joueurs médiocres. L’ensemble est souvent bancal. En seconde période, les Ivoriens poussent de plus en plus, mais aussi de plus en plus mal. Les mauvais choix, les passes à l’envers ! C’est terrible. Les Grecs défendent avec beaucoup d’intelligence, le contre va forcément se présenter car les Ivoiriens laissent des espaces énormes ! A défaut d’être grand en termes de qualité technique, le match est palpitant car la tension monte.

Dans l’autre match, sans forcer, la Colombie mène 2/1. James est entré et a allumé la lumière. Mais dans ce Mondial, ceux qui attaquent, même mal, s’en sortent. C’est Salomon Kalou qui débloque la CIV. Sa passe sur le but est sublime. Derrière, Gervinho fait enfin un bon choix en offrant le but à Bony ! 1/1, la CIV est alors en huitième…

Les Grecs savent-ils attaquer ? Ils ont un quart d’heure pour le montrer. En contre, ils ont pourtant eu l’occasion à 1/0 de boucler le match. Mais ce sont maintenant les Ivoiriens qui vont avoir les espaces. En attendant, Lamouchi opte pour une option plus défensive. Drogba, cuit, laisse sa place à Diomandé, un milieu. Gervinho sort aussi. Lamouchi veut défendre ! Mais on sait que l’idée défensive est punie dans ce Mondial ! La CIV recule, laisse des Grecs pourtant peu inspirés devant approcher ! La CIV a tellement mal géré sa fin de match, c’est terrible ! Dernier centre grec et peno ! C’est fou, dingue ! 92e, Samaras marque et envoie la Grèce en 8e ! Incroyable final !

Dans le fameux groupe de la mort, les deux cadavres sont donc l’Italie et l’Angleterre. Deux grosses faillites. Pour les Anglais, on le sentait dès le premier match. Ça s’est vite confirmé. L’Italie en revanche n’avait qu’un nul à obtenir pour passer. Traditionnellement, un tel objectif aurait dû être surmonté sans trop de frayeur, surtout face à un adversaire aussi peu créatif en attaque. L’Uruguay compte sur son héros, Suarez, et le sens du sacrifice des autres. Une défense italienne « classique » aurait dû étouffer ce joueur et gérer le match.

Quand Prandelli est devenu sélectionneur, il a changé la nature de cette équipe. Un travail en profondeur dans toutes les catégories. Le projet technique a d’abord fonctionné avec la finale de l’Euro en 2012. Mais à trop vouloir jouer, travailler la possession, son équipe est devenue lente et prévisible. Dans cette Coupe du Mmonde, on n’a d’ailleurs rien compris aux choix du coach.

Il a plus payé son entêtement à faire de Balotelli son leader. Ce joueur n’a ni le niveau ni le caractère pour ça. Mais encore une fois, ça pouvait quand même passer contre l’Uruguay, mais il aurait fallu pour ça afficher un vrai caractère, un tempérament. Des caractéristiques sur lesquelles l’Italie a construit ses succès passés. Entre des vieux usés et des jeunes pas prêts, l’équipe s’est perdue.

L’Uruguay ira donc en 8e. Sans Suarez qui a encore fait sa « garce ». J’aime beaucoup l’état d’esprit de cette équipe. C’est presque anormal pour moi car ça me pousse même à excuser leur jeu surtout défensif et si peu brillant. Pour finir sur ce match, on va en faire des tonnes sur Suarez. Le sélectionneur Tabarez a dit à ce sujet : « C’est une Coupe du monde de foot, pas une compétition de morale de bas étage ». Merci, rien à ajouter.

Sinon, les affiches des huitièmes continuent à tomber : Colombie/Uruguay et Costa Rica/Grèce… cette Coupe du monde est vraiment plein de surprises.

La rédaction