Riolo : « Place vite à une nouvelle aventure »

Retour sur le match des Bleus contre l’Equateur…

Deschamps avait donc opté pour des changements. Six ! C’est beaucoup. Ça fait équipe bis. Et si ça marche moins bien, forcément, on dit que les remplaçants n’ont pas été à la hauteur, que le banc n’a pas apporté ce qu’on attendait.

Je ne sais pas si cette explication est d’abord à mettre en avant. Déjà qualifiés, les Bleus pouvaient attendre son adversaire qui lui, devait absolument gagner. Mais le problème, c’est que l’Equateur ne s’est jamais vraiment découvert.

La première période fut donc terne. Une occasion partout. Peut-on analyser le jeu des Bleus sans tenir compte du contexte qui ne demandait pas de performance ? Un peu quand même. Le but était d’entretenir la dynamique et il n’y avait pas de raison de penser d’abord à gérer. Mais avec Sissoko devant, il n’y avait que deux joueurs offensifs dans le 11 des Bleus. C’est peu. On ne fera pas la fine bouche car on est déjà tourné vers le 8e de finale, mais la prestation en termes de jeu fut bien pauvre.

Quand elle a de l’espace, que les événements tournent bien et c’était le cas lors des deux premiers matches, tout va bien. Mais sait-on ce que ça va donner dans un match tendu ?

En seconde période, la France domine, surtout quand elle se retrouve à 11 contre 10, elle se crée même des occasions, mais ce n’est pas très fluide. Le milieu manque de créativité. En supériorité numérique, peut-on penser que la France devait gagner ce match ?

En fin de rencontre, même l’Equateur se crée de grosses occasions de buts. Inquiétant ? Lundi prochain, c’est une nouvelle compétition qui va débuter, le contexte du match couperet va tout changer. Les Bleus ont chassé des vieux démons dans cette phase de poule. Un véritable engouement existe à nouveau. Mais dans la folie ambiante, dans l’euphorie qui règne en France, une majorité croit même à la victoire finale, on a oublié une chose essentielle, c’est qu’on ne sait rien des réelles capacités de cette équipe. On sait qu’elle a battu le Honduras et la Suisse. Comme on le pensait, c’était bien un groupe jackpot !

La France repart donc de zéro. On doit encore la découvrir, elle doit se découvrir elle-même

Plus tôt dans la journée, L’Argentine a bouclé sur un trois sur trois. Messi a mis un doublé et s’est encore une fois occupé de tenir son équipe. A nouveau, on aura été peu impressionné par cette équipe, tout en se disant et c’est paradoxal, qu’elle a beaucoup de qualités. Je l’ai vu bien meilleur avec Lavezzi devant près de Higuain et Messi. Le Nigéria a perdu mais s’est qualifié. Cette sélection a autant de qualités que de défauts. Elle va vite en contre, est capable de faire mal en percutant. Mais son équilibre est instable. Derrière, le milieu et la défense sont souvent peu coordonnés. C’est un peu le bazar et on est bien obligé de penser que c’est un 8e qui doit être à la portée des Bleus…

Daniel Riolo