Rooney cible de la presse après la défaite anglaise

La presse anglaise, habituée aux désillusions de la sélection aux Trois Lions, retient l’abnégation des joueurs, tout en fustigeant les erreurs défensives. Les médias italiens, pour leur part, s’inquiètent pour l’état physique de Gianluigi Buffon.

« Un Mario Balotelli efficace punit la défense approximative des Anglais dans la touffeur de la jungle (mais au moins nous avons tout donné) », résume avec sarcasme le Mail on Sunday. « Balotelli condamne une brave Angleterre à la défaite », titre pour sa part le plus sérieux Daily Telegraph. Car peut-être pour la première fois de l’histoire, la pression des médias anglais sur la sélection de Roy Hodgson est toute relative. Avec une équipe rajeunie, les résultats attendront.

Certains même, comme l’ancien international Rio Ferdinand (81 sélections) reconverti consultant pour la BBC et le Daily Mail, préfèrent positiver et encourager la révélation côté anglais. Tout en se projetant sur des retrouvailles à venir. « Le match sans crainte donne de l’espoir à l’Angleterre et le pari Sterling est payant avant le choc contre l’Uruguay de Luis Suarez (le 19 juin) », titre l’ancien mancunien dans son édito du jour. Ou encore l’ancien attaquant d’Arsenal, Alan Smith (1987-1995), qui écrit dans le Daily Telegraph que la réputation d’Hodgson sort grandie de cette défaite, malgré un jeu excitant. Un peu excessif…
A l’opposé, la star anglaise Wayne Rooney cristallise les rares critiques. « L’obsession avec Wayne Rooney doit cesser, et maintenant », lâche Paul Hayward, éditorialiste respecté du Daily Telegraph, rappelant qu’il n’a jamais inscrit un seul but lors d’une Coupe du monde (2006 et 2010). Certains appellent même à son remplacement par la jeune pépite d’Everton, Ross Barkley… Et comme toujours, la presse anglaise suit attentivement l’actualité des réseaux sociaux. La performance de Philip Neville, désormais commentateur pour la BBC, n’a pas été du goût des téléspectateurs anglais qui raillent l’ancien international anglais (59 sélections).

"Les lions d'Italie"

De l’autre côté des Alpes, la joie reste mesurée. « Italia oh yes », titre le Corriere dello Sport dans la langue de Shakespeare. « Les lions d’Italie », s’amuse le quotidien turinois Tuttosport (qui s’attarde plus sur le mercato de la Juventus), en référence au surnom de la sélection anglaise (les Trois Lions). Une presse moqueuse, comme la photo relayée de Mario Balotelli au coup de sifflet final. L’attaquant de l’AC Milan montre à la caméra le score du match. Avant d’adresser un « chut ! », visiblement dirigé aux Anglais qui ne l’avaient pas épargné lors de son passage à Manchester City (2010-2013). Un succès mérité donc, mais terni par le forfait du gardien Gianluigi Buffon avant la rencontre et remplacé par le Parisien Salvatore Sirigu. « Combien de matchs loupera-t-il ? », s’inquiète la Gazetta dello Sport, qui en fait même sa Une devant le succès transalpin. « Il risque de louper le prochain match », constate amèrement le Corriere. Même si Sirigu est bien plus qu’un remplaçant correct.

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La rédaction