Une célébration particulière

Préoccupés par la rencontre de l'Afrique du sud ce mercredi soir, les habitants de Soweto n'en ont pas pour autant oublié les événements de 1976.

Ils sont venus du monde entier. De France, des Etats-Unis et d'Afrique bien sûr. Car ce 16 juin est férié en Afrique du sud. Le pays commémore la mémoire d'Hector Pieterson, tombé sous les balles de la police alors qu'il n'avait que douze ans et qu'il participait à une manifestation pacifique. Depuis ces événements tragiques, le peuple noir rend hommage à l'enfant, mais également aux centaines de ses compatriotes tombés ce triste jour. « Je me suis réveillé en me disant que je pouvais désormais vivre la liberté en tant que noir, se félicite Bah Pna Dahamé, français d'origine tchadienne. On est heureux de célébrer ce moment et de se souvenir de ceux tombés pour notre liberté. »

Pour les Sud-africains, ce jour est doublement particulier puisqu'il correspond également à la seconde rencontre des Bafana Bafana. Ce qui a le don d'irriter Aubrey Mokoena, président de la black consenciousness mouvement, originaire de la manifestation de 1976. « Cela me contrarie qu'on joue aujourd'hui, peste celui qui a fini en prison après les événements. On ne devrait pas jouer et penser à ce jour. Il ne faut pas mélanger les genres. »

Mais pour les supporters de la sélection, les deux événements sont distincts et pas incompatibles. « Le plus important c'est Hector Pieterson, tranche Tina, vêtue de tout l'attirail du parfait supporter. Je ne connais pas ceux qui sont tombés mais je suis fière d'eux. C'est grâce à eux que nous sommes libres. » Et la jeune de poursuivre : « A la fin de cette journée, on pourra penser au foot parce que je suis aussi fière de ces joueurs. »

Pierrick Taisne à Johannesburg