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Une victoire et des questions

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Le succès français de mercredi contre le Costa Rica (2-1) a ouvert de belles perspectives mais n’a pas répondu à toutes les interrogations. Revue de détails.

Ce qui a marché

Une envie retrouvée
A la conclusion d’un stage à Tignes qui a resserré les liens du groupe, le match face à Costa Rica a surtout rassuré sur l’état d’esprit. Oublié le triste spectacle offert le 3 mars contre l’Espagne au Stade de France (0-2). Loin de l’image de stars blasées qu’on leur colle parfois, les Bleus ont affiché un enthousiasme rafraîchissant. « On leur dit depuis un moment : "Lâchez-vous ! Jouez, créez !" La vérité sera de garder cette forme m’envie et de panache », plaide le sélectionneur Raymond Domenech, dont le nouveau système n’est sans doute pas étranger à la métamorphose.

Les promesses du 4-3-3
Cette configuration avec cinq joueurs à vocation offensive était la grande curiosité du soir. Verdict ? S’il doit aussi être jugé à l’aune de l’adversaire, ce système a accouché de plusieurs mouvements intéressants. Il a surtout permis à plusieurs individualités de se mettre en évidence comme Ribéry, Malouda et Gourcuff. Le meneur bordelais, parfois décrit comme isolé des cadres français, a cette fois paru totalement épanoui dans un rôle plus reculé, où son volume de jeu a fait merveille. Il s’est en plus signalé par des frappes dangereuses.

Ribéry retrouve le sourire
L’air de son Pas-de-Calais natal a fait le plus grand bien à Franck Ribéry. Enfin aligné sur ce côté gauche que Domenech lui a longtemps refusé, le Munichois a éclairé le jeu des Bleus. Intenable, il est à l’origine de l’égalisation française et a assumé son rôle de patron technique. Une prestation à des années lumières de celle du 3 mars contre l’Espagne. Fixé sur son avenir (il a prolongé au Bayern jusqu’en 2015), Kaiser Frank semble avoir remise ses récents déboires au placard.

Ce qui n’a pas marché

Une défense en jachère
Entre William Gallas, soucieux de ne pas brusquer son mollet gauche, et Eric Abidal, qui n’évolue dans l’axe qu’avec les Bleus, la défense centrale a logiquement tangué. Le premier, absent des terrains depuis le 31 mars, a ainsi évité les grandes courses et les tacles. Sa demi-détente sur un corner aurait pu coûter un but. Mais l’essentiel est atteint. « Je suis sûr que son mollet tient », se réjouit Domenech. La montée en puissance de Gallas et de son duo avec Abidal pèsera lourd dans l’avenir de l’équipe de France.

Gare aux déséquilibres
Aussi séduisant soit-il, le triangle Evra-Malouda-Ribéry fait clairement pencher le jeu tricolore à gauche. Au risque de tomber dans un jeu plus facilement lisible pour l’adversaire. Seul milieu défensif de formation Jérémy Toulalan, suppléé par Alou Diarra en deuxième mi-temps, évolue lui sur un fil ténu, qui offrira une marge de manœuvre encore plus réduite face à une opposition plus musclée. La moindre erreur sera fatale. « Mais le système dépendra aussi de l’adversaire, nuance Florent Malouda. On a différentes possibilités. »

Le mystère Henry
La relégation de Thierry Henry sur le banc au coup d’envoi dessine-t-il une tendance ? Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus n’en a tout cas pas pris ombrage. « Je n’essaie pas de sortir du lot. Personne n’est au-dessus de l’équipe de France », assure-t-il. Ses quarante-cinq minutes, pour deux occasions manquées, ont donné des gages de forme malgré un manque de rythme en adéquation avec son faible temps de jeu cette saison au Barça.

S.C.