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Drame du Heysel : à qui la faute ?

Drame du Heysel

Drame du Heysel - -

Dans le cadre de la série « Les grands drames du sport », RMC Découverte diffuse ce jeudi (20h45) un documentaire exceptionnel sur le drame du Heysel. Benjamin Colmon, le réalisateur, explique les causes de cette catastrophe au micro de Luis Attaque.

Des tribunes inadaptées

« La première erreur que font les autorités belges, c’est de séparer le stade en deux, sous deux autorités, avec la gendarmerie qui s’occupe de la moitié du stade et la police de l’autre moitié. En plus, on les sépare en diagonale pour simplifier encore le travail de la sécurité. D’habitude, en Belgique, la police s’occupait de l’intérieur du stade et la gendarmerie de l’extérieur. Là, personne ne sait expliquer pourquoi ils ont fait ce choix-là. Il y aussi un pauvre grillage qui est censé séparer les supporters de Liverpool et les "neutres", dont les billets devaient seulement être vendus aux Belges. Mais il y a une grande communauté italienne en Belgique qui a acheté ces billets, qui se sont aussi retrouvés vendus en Italie par des agences de voyage qui n’avaient pas le droit de le faire. Et en plus, des vendeurs à la sauvette. »

La gendarmerie en sous-effectif

« Le grillage ne sert pas à grand-chose et il n’y a que dix gendarmes pour essayer d’assurer la sécurité et séparer les deux groupes. Face à la horde d’Anglais, c’était impossible. Les gendarmes ne sont que dix. On leur a demandé avant le match de ne pas mettre leur casque, de ne pas provoquer. Donc ces dix-là, quand ils voient la première charge (des supporters de Liverpool), ils essayent de faire ce qu’ils peuvent. C’est pour ça qu’il ne faut pas accuser toute la gendarmerie. Ces dix-là ont tenté quelque chose mais face à 400 Anglais, c’était injouable. Ils ont été totalement débordés. »

Des responsabilités partagées

« Les supporters sont évidemment les premiers responsables. Le capitaine de gendarmerie n’avait jamais assisté à un match de foot, ne devait pas s’occuper de ça et n’avait donc assisté à aucune réunion préparatoire. Avec son second, il a fait un choix de sortir et rentrer dans le stade plusieurs fois et de ne pas rester sur place. Et quelques minutes avant la première charge, il y a un vol dans une friterie qui paraît plus important que ce qui se passe dans le stade. Mais ça n’aurait rien changé, les erreurs ont été faites en amont. »

Les leçons tirées de ce drame

« Il faut toujours une catastrophe pour se rendre compte de ce qui ne va pas. C’est toujours le cas. Le Heysel, c’est une accumulation d’erreurs. Une catastrophe n’a jamais qu’une seule raison, il y en a toujours plusieurs. Aujourd’hui, il n’y a plus de places debout dans les stades et ça vient principalement de cette tragédie. »

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La rédaction