Duchaussoy à la barre

Prévu de longue date, le Bureau Fédéral de ce jeudi après-midi s'annonce tendu. Le siège de la FFF ressemblera à une poudrière tant les critiques s'abattent sur le dos de Fernand Duchaussoy, le successeur de Jean-Pierre Escalettes à la tête de l'Institution. Décryptage de luttes intestines qui font désordre à une semaine des Etats Généraux voulus par Nicolas Sarkozy.

Critiqué au sein de sa propre famille, le Président de la Fédération française de football garde le cap. Fernand Duchaussoy entend avancer ses arguments devant ses détracteurs ce jeudi devant le Bureau de la "3F", et vendredi matin face au Conseil Fédéral. Une aubaine. Le trésorier fédéral, Bernard Desumer, visiblement agacé, attend des explications. Joint ce jeudi matin par RMC Sport, il n'a pas souhaité apporter de précision supplémentaire à ses propos qui défraient la chronique dans la presse mercredi : « Quand on parle, on est taxé de faire sa pub, glisse-t-il un brin désabusé. Et quand on ne parle pas on mène une fronde. Par ailleurs, je refuse d'apporter le moindre commentaire au sujet des finances fédérales de par mon poste de Trésorier. » Présent à la FFF depuis 1981, élu depuis 1995, Desumer est un vieux de la vieille. Un renard des couloirs de l'institution fédérale. La maison Bleue n'a aucun secret pour lui.

Pour rappel, il est reproché à Duchaussoy de s'appuyer sur des personnes extérieures à la FFF. Un réel désaveu pour sa garde rapprochée. De nouvelles têtes qui ont pour nom Jean-Louis Morin (ex-journaliste de RMC), Jamel Sandjak (Président du District de Seine et Marne) et Xavier Thuillot (ex-DG de Lille remercié par Michel Seydoux) seraient dans les petits papiers du Président de la FFF. Duchaussoy nie à demi-mot. Longtemps en conflit avec Seydoux, Thuillot, joint par RMC Sport, se refuse à tout commentaire. Dans le sillage de Desumer, certains membres du Conseil Fédéral comme Christian Teinturier montent au créneau. Teinturier, le vilain petit canard de la FFF, anti-Domenech à l'issue de l'Euro 2008, ne mâchait pas ses mots sur RMC il y a quelques semaines au sujet de la politique fédérale : « Je demande à voir... »

Ce jeudi après-midi, les neuf membres du Bureau Fédéral se regarderont sans doute en chiens de faïence. Logique. Le mot de la fin ira à Bernard Desumer : « Il faut apaiser les esprits et faire en sorte que les uns et les autres se parlent et fassent valoir leurs arguments. Je ne veux pas me lancer dans une polémique publique... » Trop tard.

Christophe Couvrat