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Duchaussoy : « Je m’attends à subir d’autres attaques »

Fernand Duchaussoy

Fernand Duchaussoy - -

Invité de Luis Attaque ce lundi, le président intérimaire de la FFF en a profité pour balayer l’actualité du football français et notamment son avenir à la tête de l’institution fédérale.

Fernand Duchaussoy, vos débuts à la tête de la Fédération Française de Football sont un peu difficiles…
J’ai pris la tête d’une fédération en crise. En plus d’être président intérimaire de la Fédération, je suis également président de la Ligue de football amateur. Je me déplace beaucoup auprès des clubs. Il y a une vraie fêlure. La blessure est encore marquée au fer rouge. Y compris pour moi. J’étais à côté du car à Knysna. Et j’ai deviné tout de suite que le football français ne serait plus jamais le même.

Votre prédécesseur Jean-Pierre Escalettes a-t-il mal géré les choses ?£
On ne peut jamais se mettre à la place des gens. J’ai constaté qu’il était terriblement isolé. Ça m’a beaucoup marqué. On était à 11 000 kilomètres de la métropole. Il a manqué d’appuis et de conseils au moment où il fallait prendre des décisions.

Allez-vous vous présenter à la présidence de la FFF ?
Je m’étais donné une dead-line qui était 2012. J’aurai 70 ans, inchaAllah. Il sera tant de laisser le bâton à quelqu’un de plus jeune que moi. Mais mon poste est remis en cause pratiquement tous les jours. Je m’attends peut-être à subir d’autres attaques demain.

Vous avez un concurrent déclaré en la personne de Noël Le Graët…
J’ai beaucoup d’estime pour Noël Le Graët. Ça fait quelques années que je travaille avec lui. Il a apporté beaucoup à la FFF dans le domaine du marketing. Personne ne le remet en cause. J’ai d’ailleurs continué à lui donner cette mission là puisque c’est lui qui a négocié les primes pour les qualifications à l’Euro 2012. Je lui fais parfaitement confiance. Mais de toute façon, ce n’est pas moi qui vais décider qui sera président de la Fédération.

Avez-vous songé à démissionner ces derniers jours suite aux critiques dont vous avez fait l’objet ?
Oui, j’ai songé à démissionner parce que c’est extrêmement difficile. Je travaillais presque autant dans le football amateur. Mais j’étais moins exposé médiatiquement. Je ne le regrette pas. Je savais qu’en prenant cette Fédération dans l’état où elle était, j’allais avoir des tas de critiques. D’abord parce que j’étais amateur. Forcément, j’étais incompétent. Je savais que j’avais un handicap et beaucoup de problèmes à résoudre en un temps très court. Mais j’ai trouvé en toute honnêteté que certaines critiques étaient très violentes et surtout injustifiées. 

 « Evra souffre terriblement »

Rama Yade vous a mis la pression avant les états généraux prévus cette semaine (jeudi et vendredi)…
Pour moi ça reste un séminaire. Mais pas pour prendre le thé. Elle a raison lorsqu’elle dit que c’est une chance historique. Mettre autour d’une table tous les responsables du football amateur et professionnel, ça ne s’est jamais fait avant. On va avancer. Mais ce n’est qu’une étape. Les états généraux ne vont pas tous résoudre. Ils seront suivis d’un collège des présidents de Ligue et District le 12 novembre pour que l’ensemble du monde du football soit totalement concerné par cette volonté de moderniser la Fédération.

Que pensez-vous de l’éventuel retour des « bannis » en équipe de France ?

J’ai beaucoup d’estime pour Patrice Evra. Je l’ai eu plusieurs fois au téléphone. Il souffre terriblement. Le fait qu’il soit aussi malheureux montre qu’il a de l’amour pour ce maillot. Quoi qu’il en soit personne n’a été banni de l’équipe de France. Je le dis très clairement. Certains joueurs ont été devant la commission de discipline parce qu’ils avaient des missions bien précises et ils ne les ont pas remplies. Alors bien sûr, on me parle de Franck Ribéry et son rôle de vice-capitaine. Mais c’est Franck Ribéry qui s’est lui-même mis en avant, qui a pris part aux discussions, qui s’est invité sur un plateau télévisé. J’ai beaucoup d’affection pour lui. Je le connais très bien.

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