Alou Diarra : « Henry ne mérite pas les sifflets »

A propos de la qualification controversée des Bleus au Mondial 2010, le défenseur international des Girondins estime qu'« il ne faut pas retenir que ce fait (de match), même s’il s’est avéré déterminant. » - -
Alou, on vous imagine déçu après ce revers à la maison...
C’est évidemment une déception, ça faisait un moment qu’on n’avait pas perdu à Chaban-Delmas. Ils ont eu peu d’occasions mais ont réussit à marquer, alors qu’on a eu pas mal de situations que l’on n’a pas pu concrétiser. C’est dommage sur le plan comptable par rapport à nos concurrents directs (Lyon est revenu à la hauteur de Bordeaux, deuxièmes ex-æquo). Il faudra récupérer à l’extérieur les points perdus à la maison, même si on ne voyage pas très bien ces derniers temps.
Déception ou malaise ?
Non, ce qui est regrettable, c’est de perdre face à une équipe qui vous craint, qui joue très regroupée. Si on n’arrive pas à marquer rapidement, ça risque de devenir difficile.
Auxerre leader, Valenciennes 4e, Lorient, Montpellier… est-ce le championnat des petits ?
Non pas du tout, on fera les comptes à la fin. Aujourd’hui, il y a des équipes qui surprennent et si elles sont là, elles le méritent. Mais vous remarquerez que ce sont des équipes qui peuvent se consacrer exclusivement au championnat, à l’inverse d’adversaires qui jouent sur plusieurs tableaux.
L’Europe coute cher ?
Bien sûr ! On laisse beaucoup d’énergie dans la Ligue des champions. Ce n’est pas évident d’enchainer l’Europe avec le championnat. Il faudra faire un choix parce que le championnat reste notre quotidien, et il faut que Bordeaux réussisse son championnat pour pouvoir prétendre à une nouvelle Ligue des champions. Maintenant qu’on est qualifié en Ligue des champions (en 8es de finale), il faut garder de l’énergie pour les autres compétitions.
Ça passe par faire l’impasse mercredi face à la Juventus ?
On ne fera pas l’impasse, mais maintenant que la qualification est acquise, il faudra gérer. Physiquement ce n’est pas évident, il y a des blessures. Ce n’est pas facile de mettre toujours l’équipe la plus compétitive.
Bordeaux est-il handicapé sans Yoann Gourcuff, peut-être sans Marouane Chamakh ?
Bien sûr ! Ce sont des joueurs décisifs de notre équipe, qui ont disputé la majorité des matches. On doit composer avec. Ça laisse deux places supplémentaires à d’autres joueurs, à eux de montrer leurs qualités. On doit tous assumer le statut de Bordeaux.
Pouvez-vous nous parler de votre coéquipier en équipe de France, Thierry Henry, qui est comme chacun sait au cœur d’une énorme polémique, après sa main contre l’Irlande ? Dans quel état était-il dans le vestiaire juste après le match ?
Je ne vais pas vous parler de lui en particulier, mais on était tous content d’être qualifié pour cette Coupe du monde. Il ne faut pas oublier que ça s’est joué sur deux matches. On a fait ce qu’il fallait au match aller, après il y a eu un fait de jeu. Certes, c’est difficile, mais je ne suis pas là pour faire la justice, il y a la FIFA pour ça. Il ne faut pas retenir que ce fait, même s’il s’est avéré déterminant.
Henry s’est fait siffler par le public hier soir lors du match de Barcelone à Bilbao (1-1)…
Il a un statut particulier. C’est un joueur de classe internationale qui évolue dans un des plus grands clubs du monde, et qui est très respecté par les supporteurs et les adversaires. C’est pour toutes ces raisons que ça lui retombe dessus. Il ne mérite pas ces sifflets, il faut faire la part des choses, c’est un très grand professionnel qui l’a montré à maintes reprises. Mais ce n’est pas le premier, et ce ne sera pas le dernier. L’objectif numéro un, c’était de se qualifier. Et on l’a fait.