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Anelka, la dernière chance

A 30 ans, l'attaquant de Chelsea n’a juste pas envie de rater une quatrième phase finale de Coupe du monde.

A 30 ans, l'attaquant de Chelsea n’a juste pas envie de rater une quatrième phase finale de Coupe du monde. - -

A 30 ans, l’attaquant vedette de Chelsea n’a encore jamais participé à une Coupe du monde. Alors pas question pour lui de rater l’édition sud-africaine.

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L'histoire d'amour entre les Bleus et Nicolas Anelka n'aura jamais été un long fleuve tranquille. Le 22 avril 1998, quand Aimé Jacquet lui offre sa première sélection face à la Suède (0-0) à 19 ans, tout semble sourire à la jeune star d’Arsenal. Son club réalise un fantastique doublé, lui enfile les buts. Mais le 21 mai 1998, un coup de massue lui tombe sur la tête. Il fait partie de la liste des six exclus d’Aimé Jacquet. Première déchirure avec les Bleus…
Détaché, il donne pourtant le change et avoue qu’il n’a pas regardé la finale historique face au Brésil (3-0). « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », affirme Nietzche. Le natif de Versailles fait sienne la maxime du grand philosophe allemand. Son talent décrié parle pour lui. Il participe au triomphe français à l’Euro 2000. Mais Roger Lemerre lui préfère Djibril Cissé pour la Coupe du monde 2002. Deuxième claque douloureuse !
Sa carrière en équipe de France s’inscrit alors en pointillé, au gré de ses petites phrases assassines. Luis Fernandez, Roger Lemerre, Gérard Houllier, Raymond Domenech, tout le monde y passe. Surtout Jacques Santini. Celui qui s'estime être « le meilleur attaquant du monde » refuse en novembre 2002 une sélection contre la Yougoslavie suite au forfait de Sidney Govou expliquant qu'il n'est pas un « bouche-trou ». Le rebelle lâche quelques temps plus tard dans Paris-Match à propos du patron technique des Bleus : « Je n’ai pas besoin de l’équipe de France. Qu’il s’agenouille devant moi, s’excuse d’abord, et après, je réfléchirai. »

Il est devenu l’un des leaders du groupe…

Ces frasques lui coûtent cher. Trois ans et demi d'abstinence durant lesquelles il va mûrir. Patiemment mais sûrement. En novembre 2005, Raymond Domenech le rappelle pour un match amical en Martinique dont il est originaire. Un symbole fort qui marque son renouveau. Mais Domenech le laisse de nouveau sur le bord de la touche pour la Coupe du monde 2006. La déception de trop ?
Nicolas Anelka refuse la fatalité. Il revient dans le groupe rapidement. Et se mue en leader de vestiaire. Il est le trait d’union entre les générations et il n’hésite plus à peser sur la vie du groupe. Il est d’ailleurs l’un des cadres de l’équipe, avec Thierry Henry et William Gallas, à initier la discussion décisive à la veille de France-Roumanie. Lui et ses copains sentaient-ils que les Bleus allaient dans le mur ? A 30 ans, la star de Chelsea n’a juste pas envie de rater une quatrième phase finale de Coupe du monde…

La rédaction - CG