Bahebeck : « Champion du monde ! »

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Jean-Christophe Bahebeck, que retenez-vous de cette Coupe du monde ?
Notre état d’esprit, la vie du groupe et notre joie quand on a remporté la finale. On faisait n’importe quoi ! On ne savait pas trop comment l’exprimer, on courait, on sautait, on se poussait, on prenait des photos… C’était magique.
Dès le début de la compétition, vous aviez ce 13 juillet en tête. Vous sentiez-vous en mode vainqueur ?
Oui. On a fait de cette finale notre priorité. On ne voulait pas de huitième, de quart, de demie… On voulait la finale et pas pour la jouer mais pour la gagner. A l’entraînement, on était déjà compétitif. Quand on faisait des jeux entre nous, on voulait donner le maximum et repousser nos limites. Chaque joueur poussait l’autre à aller au bout de lui-même.
La phase de poules a été compliquée. Vous commenciez à être critiqués en France...
On les a entendues. Ça nous a déplu. On savait qu’on avait été moyens, voire presque nuls en poules, mais on avait quand même réussi à nous qualifier. On a entendu qu’on avait une plus grosse tête que le cœur, qu’on se la racontait… Mais comment peut-on être suffisant contre l’Espagne, le Ghana ou les Etats-Unis en Coupe du monde ? Quand on a entendu tout ça, on a été remonté contre nous-mêmes. Nous étions les premiers fautifs. Il fallait montrer une autre image.
Ces critiques vous ont-elles aidés ?
Oui. Durant l’hymne national contre la Turquie (4-1 en 8e de finale, ndlr), on était tous dans un état de rage folle. Après ce qu’on a entendu, on s’est dit : « Cette fois, on ne va pas se louper. » On n’a pas le droit. On va leur montrer qu’on n’est pas des incapables. Le vrai Mondial commence à ce moment-là. En plus La Marseillaise a été sifflée par le public. On n’a pas trop compris. On était encore plus remonté.
En finale contre l'Uruguay (0-0, 4-1 tab), Alphonse Areola sort le grand jeu lors de la séance de tirs au but...
Oui, c’est tout simplement incroyable ! Il écarte ses bras, ses jambes et fixe le joueur et sort le premier penalty…. Je me suis dit que c’était bien parti. Le deuxième tireur n’arrêtait pas de rigoler. Alphonse sort aussi ce penalty. Sur le banc, nos cœurs battaient à 15 000 ! Je voulais presque entrer sur le terrain. Même si c’était une Coupe du monde, on était tous morts de rire. Quand on a gagné, je n’y croyais pas. On était champion du monde. On l’a fait !
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