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Barthez : « Les Bleus doivent prendre du plaisir »

L'ancien gardien de but de l'équipe de France estime que les Bleus doivent conserver leur esprit joueur

L'ancien gardien de but de l'équipe de France estime que les Bleus doivent conserver leur esprit joueur - -

Conseiller des gardiens de l’équipe de France, Fabien Barthez s’est exprimé sur la situation des Bleus. Le portier tricolore, champion du monde et d’Europe, estime que cette « jeune » équipe ne doit pas délaisser son esprit joueur.

Parlons un peu de l’équipe de France. Hugo Lloris et Steve Mandanda sont-ils vraiment réceptifs à vos interventions ?
Si je ne sentais pas ça, je n’aurais pas continué à collaborer avec eux. C’était le deal avec Raymond Domenech. Je voulais savoir si les deux étaient d’accord pour qu’on travaille ensemble. Ils sont vraiment réceptifs. Ce sont deux supers mecs, qui ont une bonne mentalité. Ils sont très sains et méritent d’être aidés.

Quand vous observez vos anciens camarades en équipe de France… Laurent Blanc, Didier Deschamps, vous aviez déjà perçu le talent d’entraîneur derrière le statut de joueur ?
On n’est sûr de rien. Mais c’était la continuité. Et les résultats ne sont pas du tout surprenant. Rien ne peut remplacer le vécu chez un homme. Avec tout ce qu’ils ont partagé, connu,…ils avaient des choses à faire partager.

Vous faites partie, comme Alain Boghossian, de l’encadrement des Bleus. Votre expérience est une chance pour les joueurs non ?
J’ai eu la chance d’être avec des gars comme Jean Petit, Alex Ferguson… je suis de l’ancienne école. Si après, on peut leur apporter un truc… Le haut niveau se joue souvent sur des petits détails, un millième de seconde ou quelques centimètres. Savoir que des gars de haut niveau ont connu des moments de galère pour y arriver, ça ne peut que rassurer. Ces périodes-là, tu es obligé de les vivre, tu n’es pas un robot quand même ! Il faut le leur expliquer.

Quels sont vos rapports avec le staff de l’équipe de France ?
On travaille vraiment en osmose. C’est ce que je désirais. Mon rôle est particulier, délicat et je tenais à conserver une certaine liberté, à avoir carte blanche. On est très proches avec Bruno Martini et ça se passe très bien avec le reste du staff également.

Selon vous, le public a-t-il raison d’être critique avec Raymond Domenech ?
C’est un peu délicat. J’ai toujours respecté l’entraîneur et ses choix. J’ai mes idées évidemment mais je préfère les garder à la maison… Avec Raymond, tout s’est toujours bien passé. J’ai toujours dit ce que je pensais, que cela lui plaise ou non. Après ma carrière de joueur, c’est lui qui m’a contacté pour me proposer ce rôle.

Vous êtes inquiets pour la qualification ? Ce sont les barrages qui semblent se profiler pour le groupe France…
On a une équipe qui est jeune, qui découvre le haut niveau. Et quand on apprend, on prend des coups de bâton derrière la tête. On a déjà connu ça par le passé. Si on doit passer par les barrages, on le fera. Si on doit se faire éliminer, cela fera mal au football français. Quoiqu’il arrive, il faudra tirer des leçons et garder le positif de tout ça. Je le répète, cette équipe est jeune. On le sait, la maturité arrive entre 28 – 30 ans…

Est-ce qu’il faudrait être plus exigeant avec ces jeunes ?
Il ne faut surtout pas oublier les bases. Lorsque vous faites une maison, vous ne faites pas d’abord la déco... le plus important, ce sont les fondations. Revenons aux valeurs, faisons les choses simplement. Il faut aussi avoir l’esprit joueur. Lorsqu’on se retrouve devant un stade plein, c’est le top ! Il n’y a que comme ça qu’on est bon. Il faut prendre du plaisir, s’amuser, s’amuser, s’amuser… et écouter, écouter, écouter aussi.

Enfin, que pensez-vous des récents propos de Karim Benzema qui affirmait ne pas voir eu envie de rentrer en cours de match avec l’équipe de France ?
Je ne suis pas là pour faire de polémique. Je ne sais pas ce qu’il a voulu dire. Pour moi, il a dû mal s’exprimer. Ce n’est pas possible que l’on n’ait pas envie d’entrer en équipe de France. Ce n’est pas possible et ça ne doit pas exister.

La rédaction - Luis Attaque