Benneteau, le doyen-surprise

A 27 ans, le Français, qui n’avait jamais passé un tour à Flushing Meadow, est en lice pour les 1/8e de finale. Comme les étoiles de la nouvelle génération, les Simon, Monfils… et Tsonga, son adversaire du jour.

Cette année, l’air de l’Amérique réussit bien à Julien Benneteau. Quinze jours après son quart de finale au Masters 1000 de Cincinnati (défaite face à Andy Murray), voilà le Français au troisième tour de l’US Open. Lui qui n’avait jamais réussi à franchir le cap du premier tour à New York a déjà fait deux victimes : l’Italien Flavio Cipolla au premier tour, et le Serbe Viktor Troicki vendredi. « C’est une grande joie et une grande satisfaction, se réjouit le Bressan. On aime tous briller lors des tournois du Grand Chelem. » Si « Bennet’ » a bénéficié de la blessure à la jambe droite de Viktor Troicki au deuxième tour, il devra jouer son meilleur tennis pour venir à bout de son prochain adversaire, Jo-Wilfried Tsonga, ce dimanche.

A priori, tout oppose les deux Français. Démonstratif, ambitieux et transcendé par les grands événements, le numéro 7 mondial part archi-favori. Seulement voilà, Julien Benneteau, 27 ans et 43e au classement ATP, n’est pas du genre à baisser les bras facilement. Conscient de ses limites, il n’envie rien aux jeunes Mousquetaires tricolores, Tsonga, Monfils et Simon, tous présents au troisième tour de l’US Open. Jouer dans l’ombre des caïds ne l’a jamais dérangé : « Je fais ma carrière de mon côté, avec des hauts et des bas, explique le quart de finaliste à Roland Garros en 2006. Aujourd’hui, trois Français figurent parmi les quinze premiers. Ils occupent toute la place médiatique. C’est à nous, les autres joueurs, d’être plus fort pour qu’on parle un peu plus de nous… »

« Dans certains pays, je serais davantage mis en avant »

Plutôt réservé, le joueur du Team Lagardère est habitué à évoluer dans l’ombre d’un Richard Gasquet : « Ce statut ne me dérange pas, précise-t-il. Dans certains pays, je serais davantage mis en avant. Mais en France, il y a un gros vivier de joueurs. Il faut faire avec. Si on est frustré par cela, ça devient compliqué. »

Alors Julien Benneteau bosse dur. Lui qui est souvent victime de crampes sous les grosses chaleurs a travaillé sa résistance avec Thierry Champion, son coach. Pour un résultat forcément positif : « J’arrive à rester dedans et à être de nouveau agressif dans le troisième set », analysait-il après sa victoire contre Viktor Troicki. Dimanche, l’outsider laissera le show à Jo-Wilfried Tsonga. Mais sur le court, il ne lui fera aucun cadeau : « Je suis prêt à relever le défi, annonce-t-il. A moi de l’emmerder le plus possible... »

La rédaction - AB avec ES