Blanc, l’an I

- - -
La vie de sélectionneur ? Tout champion du monde qu’il est, parions que le « Président » ne s’attendait certainement pas à ça. Les pieds, il les a mis dans le plat à la sortie du plus sombre épisode de l’histoire du foot français. Et s’il goûte peu les dates anniversaires, Laurent Blanc reconnait avoir vécu une année « très difficile » marquée par le déchainement de « l’affaire des quotas ». Intronisé le 2 juillet 2010, il dirige son premier match le 11 août, lors d’une rencontre amicale perdue face à la Norvège (2-1). Sans les 23 « mutins » de Knysna, mais avec les M’Vila, Rami et Nasri devenus depuis des incontournables de l’ère Blanc.
Un an après, les chiffres dessinent une trajectoire encourageante. En 12 matchs, Blanc a conduit ses troupes à la victoire à huit reprises, pour deux nuls et deux défaites. Solidement installés en tête de leur groupe pour la qualification à l’Euro 2012, les Bleus ont signé deux succès de prestige en amical, face au Brésil (1-0) et contre l’Angleterre à Wembley (2-1). « Il a trouvé les bons joueurs, glisse le Rennais Yann M’Vila. Il nous apporte beaucoup de confiance. »
Benzema : « Un nouveau souffle dans l’équipe »
Son bilan, Blanc le dressera à l’issue de la campagne de qualification. En attendant, le sélectionneur a su jouer de l’aura du patron de la défense championne du monde en 98 pour remobiliser ses troupes. « C’était un monstre, admire le jeunot Younès Kaboul. Je le regardais souvent à la télévision. C’est un plaisir et un honneur d’être coaché par lui. » Séduits, les joueurs tombent désormais leurs égos à la porte des Bleus. « Il y a une belle voix dans le groupe et ça se voit, raconte Karim Benzema. On rigole, il y a un nouveau souffle. On peut tirer un très bon bilan après un an. » Ravi de l’atmosphère qui règne dans le vestiaire, le Madrilène se réjouit d’une philosophie de jeu enfin tournée vers l’avant : « Il a amené une touche de technique. Avec lui, on joue au foot. » Et le public apprécie. C’était quoi déjà, l’histoire du bus ?