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Blanc, papa poule ou père fouettard ?

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Patron de l'équipe de France depuis plus d'un an, Laurent Blanc impose son style dans la gestion des egos. Sa méthode ? Un savant mélange de complicité et de coups de gueules médiatiques à l'attention de son trio de stars, Nasri, Benzema et Ribéry. Et ça marche.

Allure décontractée en short et polo rayé, Laurent Blanc accueille le duo Benzema-Ribéry lundi au château de Clairefontaine. « Comment ils vont les petits ? », lance-t-il à l’attention des inséparables. Tout sourire, le tandem apprécie et renvoie une poignée de main chaleureuse au sélectionneur. Blanc applique en équipe de France une méthode observée chez Alex Ferguson. Un rôle de superviseur, dont la porte reste toujours ouverte, n’hésitant pas à sortir du cadre formel pour transmettre ses messages aux joueurs.

Aux entretiens cadrés de son prédécesseur, Raymond Domenech, Blanc préfère les apartés improvisés sur le bord du terrain. Bavard avec ses joueurs, Blanc attaque de front les conflits potentiels. Et s’appuie sur sa botte secrète, Jean-Louis Gasset, fidèle parmi les fidèles depuis ses années bordelaises. Très proche des joueurs, l’adjoint de toujours joue à merveille son rôle de tampon. Lors des entrainements, c’est Gasset le méridional qui donne de la voix. Hors des terrains, il endosse le costume de père protecteur.

L'effet médiatique

Avec ses stars, Blanc n’hésite pas à amplifier ses messages en utilisant les leviers médiatiques. En témoigne, le cas Karim Benzema. Désigné attaquant numéro 1 des Bleus et meilleur buteur de l’ère Blanc (4 buts), le joueur du Real n’est pas pour autant exempté de la pression médiatique du sélectionneur. « Karim, il ne faut pas le lâcher, prévient Blanc. Il est sur le bon chemin même s'il a une marge de progression importante. » Même discours vis-à-vis de Franck Ribéry : « Il peut devenir un joueur important. Faut-il encore qu'il se remette en cause. »

Dernièrement, Samir Nasri a tâté l’exigence du sélectionneur. « J’attends plus de lui, a martelé Blanc. On lui fait confiance, il doit nous rendre cette confiance. » La série en cours de 11 matchs d’invincibilité des Bleus atteste pour l’instant de l’efficacité de la méthode. Reste à la valider définitivement par un double succès face l’Albanie (2 septembre) et la Roumanie (6 septembre). Avec un trio Nasri, Benzema, Ribéry en tête d’affiche. 

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Sagnol : « Dangereux pour Ribéry »|||

Membre de la cellule de recrutement du Bayern Munich et ancien partenaire de Franck Ribéry en équipe de France, Willy Sagnol, invité de Luis Attaque, met en garde l’ancien Marseillais sur sa communication. « Il s’exprime de la façon dont il veut, mais le faire de cette manière, c’est dangereux. C’est ce que j’essaie de lui dire quand je le croise à Munich, a déclaré l’ancien international. Il a vécu tellement de moments difficiles depuis deux ans qu’il doit se laisser du temps pour oublier ses tracas et pour permettre aux gens déçus de la Coupe du monde de changer d’opinion. Mais ça ne se fera que sur le terrain. Ça ne se fera pas à la suite de déclarations. » L’ancien Stéphanois regrette aussi que Ribéry se focalise uniquement sur son positionnement à gauche. « En France et en Europe, c’est le seul qui pense qu’il ne peut pas jouer à droite. C’est sûr qu’il marquera moins de buts. Mais la première chose qu’on lui demande, ce n’est pas de marquer, c’est de faire marquer les autres. »