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Bleus : Et si c’était la tête qui ne tournait pas rond ?

Matuidi, Sissoko et Evra

Matuidi, Sissoko et Evra - -

Toujours à la recherche d’un succès depuis mars dernier et une victoire contre la Géorgie, les Bleus savent que la route pour le Brésil est maintenant truffée d’embuches. Il faudra être fort mentalement. Très fort même.

L’équipe de France est malade. Cinq matchs sans victoire et une qualification directe pour la Coupe du monde qui s’est envolée : les Bleus se sont placés dans une situation très inconfortable. Et pour en sortir, il faudra être très fort mentalement. Au regard des dernières prestations des hommes de Didier Deschamps, on se demande pourtant s’ils sont assez armés psychologiquement pour relever un tel défi. Car cette équipe de France est surtout composée de jeunes joueurs ou d’éléments expérimentés qui tardent (ou rechignent ?) à prendre leurs responsabilités.

« Peut-être qu’il manque un vrai leader, pas forcément dans le jeu mais dans la vie collective », souligne François Peltier. Psychologue spécialiste de management en entreprise, à la tête de la société ACTAS à Bordeaux, il avait notamment été sollicité par le staff des Bleus pour établir des profils pour chaque joueur avant la Coupe du monde de rugby permettant ainsi d’établir des affinités au sein même du groupe France. « Peut-être qu’il y a trop de sérieux et de dramatisation. On reste quand même dans le domaine du sport, de la passion, de l’enthousiasme. Il faut se libérer de ces peurs, très négatives sur le plan individuel et collectif. »

La cicatrice de Knysna

Le spécialiste enchaîne : « On est encore dans la convalescence, c’est normal, l’héritage est très lourd. Du coup, le contrôle cérébral de tous ces joueurs pour que leurs ego prennent le dessus, se retrouve dans le comportement footballistique, technique et sportif. De l’extérieur, François Peltier a pourtant le sentiment que cette équipe vit bien ensemble. Malgré les souvenirs de Knysna. « L’équipe de France revient de loin, tout s’était effondré. Cette nécessité de recadrer les ego a probablement engendré un contrôle de soi excessif et une hyper-concentration sur le comportement. On revient de tellement loin que les résultats sont encore secondaires par rapport à la reconstruction éthique et de réputation de l’équipe. Il faut accepter la reconstruction. »

Ancien entraîneur adjoint du PSG devenu coach mental, Denis Troch partage ce sentiment. « Est-ce qu’on a fertilisé le terrain pour que les jeunes pousses arrivent à abondance pour amener un beau fruit ? Je ne suis pas certain, s’interroge-t-il. Ces jeunes ont déjà affronté la peur de ne pas être champions du monde. Et cette peur se transmet. » Dans un coin de leur mémoire, la catastrophe de Knysna donc, mais également la Coupe du monde 1998. « Il ne faut pas se comparer à 1998 et vivre leurs propres émotions. Il y a une nécessité qu’ils dégagent de l’émotion et que nous, nous acceptions cette émotion que les joueurs transmettent. »

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PTa avec OS et CG