C'est loin d'être fait pour les Bleus

Franck Ribéry - -
La France rentre de sa campagne en Europe orientale avec quatre points dans la besace après sa victoire en Albanie (2-1) et le match nul ramené de Roumanie (0-0). Le minimum syndical, sur une pelouse dans un état catastrophique, pour la bande à Laurent Blanc, qui porte à 13 sa série de matches sans défaite, et à 17 son nombre de points en tête du groupe D. Les Bleus ont un pied en Pologne et en Ukraine, mais le succès de la Bosnie sur la Biélorussie (1-0) oblige l’équipe de France à prendre quatre points lors de ses deux dernières confrontations en octobre contre l’Albanie (le 7) et la Bosnie (le 11)...
Sur le plan du jeu, Laurent Blanc repart de Bucarest avec deux réponses et beaucoup de questions. Hugo Lloris, capitaine pour la deuxième fois, a sauvé la baraque, comme quatre jours plus tôt. Sans l’intervention du portier lyonnais, deux coups-francs en début de match parfaitement centrés par le néo-Stéphanois Banel Nicolita prenaient la direction des filets. Karim Benzema, moins en vue ce soir qu’à Tirana où il avait inscrit le premier but, reste quand même le titulaire incontesté de l’attaque tricolore avec 13 buts à son actif. Mais à Bucarest, le Madrilène fut sevré de ballons.
Comme en 1994...
Et là, on touche les nombreuses interrogations qui vont hanter les nuits de Blanc. L’animation offensive des Bleus, pathétique en seconde période au pays des Aigles, fut fantomatique ce soir en Roumanie. Le ticket Cabaye-Martin a déçu. M’Vila posté dans un rôle de sentinelle dans ce 4-3-3 adopté par Blanc, l’ex-Lillois et le Sochalien n’ont pas réussi à donner de bons ballons aux attaquants, obligeant Ribéry et Valbuena à repiquer vers l’arrière, au détriment de jeu vers l’avant. Benzema, plus isolé que jamais, n’a pu s’exprimer, hormis une tête non cadrée à la 35e… Un tir opportuniste de Cabaye (63e) au-dessus des cages de Ciprian Tatarusanu ne fera pas illusion. Le Magpie et Valbuena sont sortis juste après l’heure de jeu.
Muette devant, l’équipe de France a passé une soirée animée derrière. Les retours de Rami (suspension) et de Sagna (infirmerie) étaient une bonne nouvelle pour Blanc. La charnière Rami-Abidal comptait 63' de jeu ensemble en Pologne. C’était la sixième association tentée par le successeur de Domenech… Absente au marquage sur les deux coups-francs de Nicolita, la défense s’est ensuite ressaisie. Pour assurer l’essentiel. « Je regrette qu’on n’ait pas marqué et pu prendre les trois points. On n’est pas arrivé à se projeter vers l’avant comme je l’aurais souhaité, a regretté Blanc. Les deux derniers matches seront décisifs. La Bosnie est au rendez-vous, sans surprise. » Deux rencontres au couteau qui ne sont pas sans rappeler la campagne perdue pour le Mondial 1994, où la France n’avait besoin que d’un point en deux matchs pour valider son billet pour les Etats-Unis. Gare…