Comment les Bleus vont casser le temps pendant deux ans

La photo officielle des Bleus - AFP
Des matches pas si amicaux
Qualifiée d’office pour son Euro, la France figurera tout de même dans le groupe qualificatif I, où elle cohabitera avec le Portugal, le Danemark, la Serbie, l’Arménie et l’Albanie. Les résultats des Bleus contre ses équipes n’étant pas pris en compte, difficile de ne pas voir ces futures rencontres comme de simples matches amicaux. « Rien ne remplace la vraie compétition avec l’obligation de résultat, reconnait Didier Deschamps. Maintenant, on ne va pas se plaindre non plus d’avoir des matches, parce qu’ils valident souvent le fait d’avoir été performant ou pas. »
Ces matches, en théorie un peu plus relevé que de simples amicaux, vont être mis à profit par le sélectionneur des Bleus, qui pourrait être tenté d’élargir un peu plus son groupe. « Cela va me permettre de donner du temps de jeu sur plus de joueurs certainement », affirme-t-il.
Quelques places (encore) à prendre
Une aubaine, certainement, pour des joueurs comme Rémy Cabella ou Morgan Schneiderlin, peu ou pas du tout utilisés au Brésil. Ou pour des éléments suivis par le staff tricolore, comme le défenseur de l’Athletic Bilbao, Aymeric Laporte. « Ceux qui sont là, il faut qu’ils aient conscience que c’est toujours un privilège d’être là et qu’ils doivent tout faire, au quotidien avec leur club, pour maintenir ce niveau de performance, avertit Deschamps… qui ne compte pas non plus tout bousculer. Même si je serai amené peut-être à incorporer de nouveaux joueurs, il est quand même important pour moi d’avoir un fil conducteur, d’avoir un noyau dur le plus important possible.»
Gagner en vécu et en expérience
Didier Deschamps ne s’en est jamais caché : la Coupe du monde au Brésil devait lui permettre de jeter les bases de son projet pour l’Euro 2016, construit autour d’une équipe de France rajeunie. Les deux ans à venir avant le rendez-vous tricolore doivent donc servir à enrichir le vécu des Bleus présents au Mondial. A les aguerrir, eux qui ont paru si tendres, trop d’ailleurs, contre les Allemands en quart de finale du Mondial (0-1). « Ils sont jeunes, entre guillemets, juge le sélectionneur. Déjà, ils ont une expérience depuis deux ans. Ils ont vécu une Coupe du monde… Donc ces deux ans doivent leur permettre aussi d’avoir du temps de jeu, de s’aguerrir encore. Avec le potentiel qu’il y a chez eux, la logique voudrait que comme ils sont très performants aujourd’hui, dans deux ans ils le soient encore plus. » Un message que des éléments comme Paul Pogba ou Raphaël Varane, notamment, devront enregistrer cinq sur cinq. Le premier, afin d’être plus constant sous le maillot bleu. Le second, dans l’optique de s’imposer au Real Madrid et de s’installer, enfin, définitivement en sélection.
Un nouveau statut à assumer et confirmer
Qualifiée sur le fil pour la Coupe du monde, l’équipe de France n’avait pas la faveur des pronostics au Brésil. Mais la qualité de jeu qu’elle a affichée jusqu’en 8es de finale et son élimination frustrante contre l’Allemagne ont montré qu’elle était désormais une équipe sur laquelle il fallait compter. « On est un petit peu plus respectés qu’il y a quelques années, note Bacary Sagna. On ne lâche rien, on a montré qu’on était prêts au combat, prêts à donner le maximum pour le maillot et surtout par fierté. Maintenant, on attaque les matches plus sereinement, on a beaucoup plus confiance en nous. Ça ne laisse pas les autres équipes indifférentes. Ils craignent de plus en plus la France, alors à nous de continuer. » Un bon résultat face à l’Espagne jeudi soir, au Stade de France, confirmerait l’élan retrouvé. Et des prestations abouties contre les autres ténors programmés pour les deux ans à venir (Portugal, Italie, Allemagne, Angleterre) entérineraient la bascule positive réalisée par les Bleus.