
Coupe du monde : quelles mentions pour les Bleus ?

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L’anxiété de l’attente. La joie ou la détresse devant le verdict. Quart de finale de Coupe du monde ou résultats du bac, beaucoup ont ressenti des émotions similaires ce vendredi. Côté football, la tristesse a fini par s’imposer. Battue par l’Allemagne (0-1) au Maracana, l’équipe de France sort de la Coupe du monde au Brésil à deux matches d’une finale qui lui paraissait éventuellement accessible. Et désormais, l’heure est aux bilans. Collectif comme individuel. Qui de nos Bleus a le droit à sa mention pour ses performances dans cette Coupe du monde ? RMC Sport rend ses copies.
Mention très bien
Il faut toujours un premier de la classe. Au Brésil, ce n’était pas un joueur. Le chouchou des profs se nomme… Didier Deschamps. Pour l’état d’esprit collectif qu’il a su insuffler à son groupe, pour sa culture de la gagne, de retour dans l’environnement des Bleus, pour sa baraka qui aura tenu jusqu’à l’Allemagne. « DD » a réconcilié les Bleus avec le football et son public. C’est déjà énorme.
Mention bien
Certains l’avaient accusé de s’être reposé toute la saison à l’OM pour arriver au Mondial au sommet de sa forme. Si c’est le cas, il a bien fait. Disponible, actif, énergique, Mathieu Valbuena a pris le jeu offensif tricolore par les cornes. Il n’aura manqué que le 0-0 contre l’Equateur. Et ça s’est vu. L’autre joueur rangé à ses côtés ? Blaise Matuidi. S’il s’éteint parfois, son activité physique et sa capacité à apporter devant en font un pilier indiscutable du milieu de terrain. Côtoyer les stars du PSG, ça aide.
Mention assez bien
Trois buts en Coupe du monde, c’est un bon total. Plus aucun dans les deux rencontres à élimination directe, ça nuance vers le bas. Brillant en début de compétition, Karim Benzema s’est éteint dans les moments importants. Il reste l’attaquant du présent et du futur de l’équipe de France. Au milieu de terrain, Cabaye a tenu la baraque en sentinelle et Sissoko a plutôt plu quand il a été utilisé, même si son influence dans un positionnement plus avancé contre l’Equateur n’a pas porté ses fruits. Derrière, Sakho a dû gérer des problèmes physiques, mais n’a pas déçu quand il était sur le pré. Varane a également fait du bon boulot pour son jeune âge et assumé son statut de crack annoncé, même si son raté physique devant Hummels en quart coûte cher aux Bleus. Enfin, Lloris n’a pas fait d’erreur magistrale dans ses buts. Solide et sûr de ses interventions, comme d’habitude.
Reçu
On ne peut nier les géniaux éclairs de talent et l’intelligence de jeu de Griezmann. Mais le joueur de la Real Sociedad reste tendre et a paru parfois dépassé par l’événement, surtout en quart. Il représente l’avenir dans la perspective de l’Euro 2016 et du Mondial 2018. On lui associera celui avec lequel il a échangé le statut de titulaire, Olivier Giroud, précieux contre la Suisse, beaucoup moins contre le Nigeria où sa sortie a coïncidé avec la meilleure période des Bleus. Problèmes physiques de Sakho obligent, Koscielny a plus joué que prévu, dont deux fois comme titulaire (Equateur, Nigeria). Il n’a pas déçu, mais fait toujours ressentir une certaine fébrilité et ne représente pas une assurance tous risques. Du côté des latéraux, Debuchy n’a livré aucune prestation insipide mais on attendait plus de lui sur le flanc droit. On aurait bien mis Evra au rattrapage pour les boulevards qu’il a souvent laissés aux attaquants adverses. Mais vu son âge et la prise de pouvoir des jeunes chez les Bleus, on l’avoue, on n’a pas trop envie de le voir tenter de se « rattraper ».
Rattrapage
Un quart de finale de Coupe du monde face à l’Allemagne, tout le monde aurait signé tout de suite il y a huit mois. Difficile, donc, de juger de façon trop sévère ces Bleus qui n’ont pas manqué leur Mondial. On va tout de même oser un nom : Paul Pogba. Le Turinois n’a pas été le pire Bleu, bien sûr, mais ses performances n’ont pas été à la hauteur de tout ce qu’on attendait de lui avant cette Coupe du monde. Trop nerveux contre le Honduras, agaçant contre l’Equateur, il s’est montré décisif – ouverture du score de la tête – face au Nigeria, après une passe décisive face à la Suisse. Trop peu pour un tel talent. Lui a-t-on mis trop de pression à 21 ans ? Possible. Question de potentiel. On est toujours plus dur avec les génies.
A revoir
Onze minutes contre l’Equateur, 17 face à l’Allemagne : on n’a pas assez vu Loïc Rémy pour se faire un jugement. Et toujours dans des situations d’urgence où il avait peu de chances de briller, sauf exploit. Même verdict pour Digne et Schneiderlin, auteurs d’un bon match (surtout le latéral gauche) contre l’Equateur, pour leur seule apparition. Mais leur avenir avec les Bleus est tout tracé. Le reste ? On aurait aimé voir la fougue d’un Rémy Cabella mais Deschamps en a décidé autrement. Quelque chose nous dit que son nom reviendra dans la bouche du sélectionneur dans les prochains mois.
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