Debuchy, le « ch’ti Robocop »

Mathieu Debuchy - -
Mathieu Debuchy a basculé dans le bain international le 29 février dernier. Pour sa troisième sélection en Bleu, le Lillois, impliqué sur les deux buts français lors de la victoire en Allemagne (2-1), est sorti de son cocon nordiste pour s’imposer comme une évidence dans le groupe de l’équipe de France. Incontournable à Lille qu’il a rejoint à 8 ans en compagnie de son frère Grégoire, le « Debuch’ » a séduit Laurent Blanc et le reste du groupe français dont Olivier Giroud, auteur d’un baiser fougueux sur son passeur décisif ! Trois mois plus tard, Debuchy, auteur de son premier but international face à l’Islande (3-2), a gagné sa place pour l’Euro et peut-être celle de titulaire au détriment d’Anthony Réveillère. « Il faut que ça dure pour Mathieu, espère Rudi Garcia, entraîneur du LOSC. Il obtient la reconnaissance de son évolution. Il a tout du latéral moderne. »
Le natif de Fretin (Nord) doit son ascension au plus haut-niveau à son incroyable mental. Après deux opérations des ligaments croisés, des fractures du nez ou des côtes, l’international est devenu « Robocop » ou « Terminator » auprès de son entourage. « Rien ne m’étonne connaissant Mathieu, explique son père, Jean-Pascal. Il est très fort dans sa tête. Ce n’est pas Zidane, ce n’est pas un grand joueur technique mais son moral l’a fait surmonter énormément de blessures. » Présent dans l’équipe CFA de Lille à 17 ans puis progressivement intégré dans le groupe pro un an plus tard, il a connu une progression linéaire. D’abord comme milieu de terrain chez les jeunes, puis milieu droit sous Claude Puel avant d’être replacé à droite de la défense par Rudi Garcia. Un choix payant.
Plancque : « Quelqu’un de calme à l’engagement hors norme »
« J’aurais été incapable de lui prédire cette trajectoire, reconnait Pascal Plancque, son formateur au LOSC. Ce ne sont pas toujours les joueurs les plus doués et les plus précoces qui vont le plus loin. Ses qualités mentales hors norme lui permettent d’atteindre le haut niveau international. » En contrat jusqu’en 2015 à Lille, il pourrait quitter le Nord. Plusieurs clubs s’intéressent à lui, notamment Valence où joue son ami Adil Rami mais aussi Newcastle où joue un certain Yohan Cabaye, ancien coéquipier et ami avec qui il fait chambre commune en Bleu.
Un transfert l’obligerait à un nouveau départ en quittant sa région de toujours et ses habitudes qu’ils partagent notamment avec son voisin, Gaël Danic, joueur de Valenciennes. « En tant qu’homme, c’est quelqu’un de discret, d’humble et de travailleur, détaille l’ancien Rennais qui l’avait invité à son mariage en juin, pendant l’Euro… Il a tout pour aller haut. Tous les ingrédients sont réunis pour que sa carrière soit de plus en plus belle. » Sans faire de bruit, Mathieu Debuchy s’est imposé en Bleu sur le tard. Et ce n’est pas fini. « C’est quelqu’un de calme, pas exubérant, conclut Pascal Plancque. Il est très sociable, très agréable dans la vie de groupe. Il ne se met jamais en avant. Il se fait juste remarquer par son engagement hors norme sur le terrain. » Engagement que Blanc apprécie au plus haut point.