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Des Bleuets pas rassasiés

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Fiers de leur historique qualification pour les demi-finales du Mondial des moins de 20 ans, obtenue au bout des prolongations face au Nigeria (3-2), les Bleuets n’en rajoutent pas dans l’explosion de joie. Avec cette volonté de rester concentrés pour aller plus loin.

On n’est pas sérieux quand on a 20 ans. Ou parfois trop. Certains joueurs de l’équipe de France des moins de 20 ans sont à ranger dans la seconde catégorie. Après leur qualification pour les demi-finales du la Coupe du monde de la catégorie, une première dans l’histoire du ballon rond hexagonal, les réactions des héros rappellent les plus belles heures des discours sans âme de la communication footballistique. On attendait des cris de joie, du plaisir, des phrases sauce bonheur ou nimbées de sanglots. Résultat ? Des analyses du match et du but égalisateur des Nigérians dans les arrêts de jeu du temps réglementaire. Bla, bla, bla. Jusqu’à l’éclair d’émotion, signé de l’attaquant Cédric Bakambu sur le site de la FFF : « Franchement, ouais, c’est énorme. C’est même historique. Dans les générations précédentes, personne n’avait atteint ce stade de la compétition. On l’a fait, maintenant j’espère qu’on va continuer et aller au bout. »

Le reste ? La fierté d’avoir résisté à un quart de finale au scénario dingue. « Ça a été un match fou, explique Bakambu. Il y a eu du stress, de la tension, mais c’est ce qui fait la magie de ce sport. Un jour, tu gagnes et tu es content. Un autre, tu pleures. Ça a tourné à notre faveur et c’est très satisfaisant. Ça fait plaisir car on a su répondre présent durant les prolongations. » Le défenseur Thimothée Kolodziejczak poursuit l’analyse : « C’est vrai que c’était un match fou. On n’a pas baissé les bras, on n’a rien lâché. On a gagné avec le cœur et les tripes. Je suis cuit mais ce n’est pas grave, c’est dans la tête. On a fait un match plein et on mérite cette victoire. »

Koulibaly : « On mérite cette qualification »

Une impression confirmée par le défenseur Kalidou Koulibaly : « Sur la physionomie du match, on mérite cette qualification. On a eu un sursaut d’orgueil durant les prolongations. On savait qu’on était capables d’avoir des occasions et de marquer. Après, c’était à nous de tenir la baraque derrière. » Même la perspective de la demie face au Portugal (dans la nuit de mercredi à jeudi) ne déride pas les discours. « On connaît cette équipe, indique Kolodziejczak. On est à un match de la finale. A nous de nous reposer et après on verra. Là, il faut faire le voyage à Medellin et bien se reposer. » Seul Bakambu apporte une dernière tranche de fraîcheur et d’émotion : « J’aimerais passer un coucou à Chris Mavinga (forfait de dernière minute avant le Mondial à cause d’une blessure à la cheville, ndlr). La famille, on pense à toi, t’inquiètes, on ne t’oublie pas. » Encore deux victoires et c’est tout un pays qui n’oubliera plus cette équipe.